Les taux ont-ils atteint un niveau plancher ou faut-il s’attendre à de nouvelles baisses ? Pour le mois de juin, les courtiers en crédit évoquent une légère érosion, qu’il convient toutefois de ne pas généraliser. La plupart des banques conservent ce mois-ci leurs barèmes à un niveau stable.

L’observatoire Crédit Logement/CSA l’a confirmé hier : le mois de mai 2014 a été celui des records en termes de taux de prêt immobilier. Les précédentes marques de la mi-2013 sont effacées : jamais les taux de prêt immobilier n’ont été aussi bas.

Lire à ce propos : À 2,85%, les taux des crédits immobiliers battent un nouveau record en mai (Crédit Logement)

La tendance va-t-elle se poursuivre en juin ? Les courtiers en crédit Empruntis et Meilleurtaux, qui ne s’étaient pas trompés dans leurs prévisions pour le mois de mai, annoncent une nouvelle très légère baisse des taux. Mais il s’agit cette fois plus d’un ajustement que d’une réelle baisse, la tendance étant désormais à la « stabilité générale » selon Meilleurtaux. Un constat partagé par le courtier Immoprêt, son fondateur Ulrich Maurel nuançant dans un communiqué : « Nous constatons depuis le début de l'année 2014 une relative stabilité des taux, avec quelques modifications à la marge. »

L’actuelle baisse des taux, entamée en octobre dernier, a été en moyenne de « -0,35 points sur toutes les durées » selon Empruntis, dans sa lettre mensuelle. Pas de réelle chute, donc, mais une érosion constante alors que les taux étaient déjà à un niveau très bas.

Baisse plus prononcée pour les longues durées d’emprunt

Au mois de juin, Empruntis enregistre une baisse de 0,05 points du taux de marché, c’est-à-dire le taux moyen calculé sur les barèmes bancaires reçus par le courtier, sur 15 (2,85% en juin), 20 (3,15%) et 25 ans (3,55%). Les taux fixes moyens annoncés par Meilleurtaux sont très proches mais les évolutions divergent selon la durée : très légère baisse pour les emprunts sur 15 ans (2,85 au 1er juin), -0,10 point sur 20 ans (3,05%), et -0,15 sur 25 ans (3,40%).

« Il est intéressant de noter que pour la première fois depuis très longtemps nous observons des baisses notables sur les longues durées (supérieures à 20 ans) qui jusqu’ici ne bénéficiaient pas obligatoirement de mouvements aussi nets que les autres durées », souligne Hervé Hatt, président de Meilleurtaux dans un communiqué du courtier diffusé lundi.

Contreparties nécessaires pour pouvoir négocier

Comment les particuliers achetant une maison ou un appartement peuvent-ils abaisser le taux proposé par leur banquier ? Outre le jeu de la concurrence, Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, assure que des « compensations », telles que la domiciliation bancaire ou le fait de choisir l’assurance emprunteur de la banque prêteuse, peuvent permettre d’abaisser le taux de « plus d’un demi-point par rapport aux barèmes initialement proposés ». « Cette politique de décote est ainsi de plus en plus marquée et clairement assumée par nos partenaires bancaires », renchérit le communiqué de Meilleurtaux.

Cette tendance risque de durer. L’OAT 10 ans (1), qui donne traditionnellement le « la » des taux de crédit dans l’immobilier, a encore baissé en mai. Conséquence : le rebond des taux n’est pas encore au programme, du moins à court terme.

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(1) Obligation assimilable au Trésor. Au 3 juin 2014, le taux à 10 ans de l’OAT est tombé à 1,77%, selon les données publiées sur le site de l’Agence France Trésor, contre 1,91% le 7 mai dernier. Le record, de 1,71%, date du 6 mai 2013.