Financer des entreprises et toucher jusqu'à 10% d'intérêts, c'est souvent la promesse des plateformes de prêt participatif. Comment investir et quelles sont les précautions à prendre ? Mode d'emploi du crowdlending.

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Comment investir en crowdlending ?

Pour investir ses premiers euros en crowdlending, il faut évidemment commencer par s'inscrire sur une plateforme de financement participatif. Plusieurs critères peuvent être utilisés pour sélectionner cette plateforme : spécialisée (développement durable, immobilier, zone géographique...) ou généraliste, taux fixé ou déterminé aux enchères, présence d'une assurance ou non, prime de bienvenue ou pas... Les critères de choix qui doivent toutefois primer sont l'ancienneté de la plateforme, le montant des financements en cours et le taux de défaut constaté (voir tableau ci-dessus). Ce dernier désigne la part d'entreprises n'ayant pas remboursé leur emprunt ou connaissant actuellement des difficultés à payer leurs échéances.

Une fois inscrit, vous aurez accès aux différentes fiches des projets à financer. Chaque fiche donne les éléments essentiels du projet : le montant demandé, la durée de remboursement et la durée de la collecte de fonds. On y trouve également des informations sur l'entreprise emprunteuse (son chiffre d'affaires, son résultat d'exploitation...) et sur le projet envisagé (achat d'un local ou de matériel, rénovation, construction, etc.). La plupart des plateformes attribuent une note aux opérations selon leur niveau de risque. De cette appréciation découle le taux d'intérêt proposé. Avant d'investir, il faut garder en tête que les projets qui affichent la promesse de gains la plus importante (taux d'intérêt le plus élevé) sont aussi les projets les plus risqués !

Il faut ensuite alimenter le compte par virement bancaire ou paiement par carte. Ce compte est généralement géré par une société partenaire qui dispose d'un statut d'établissement de paiement. A ce stade, vous n'êtes pas encore engagé et vous pouvez obtenir le remboursement des sommes versées sur le compte, à tout moment.

En fonction du type d'agrément Orias de la plateforme de crowdlending, l'investisseur est plus ou moins limité dans les sommes qu'il peut placer. Ainsi, si la plateforme est intermédiaire en financement participatif (IFP), la somme prêtée par projet ne peut excéder 2 000 euros. A noter que la réglementation du financement participatif a été réformée par un réglement UE en 2020 et une ordonnance publiée le 23 décembre 2021. Le statut des IFP a été aménagé, et ces derniers ont jusqu'au 10 novembre 2023 pour obtenir le nouveau statut européen de prestataire de services de financement participatif (PSFP), et ainsi continuer à proposer des prêts à titre onéreux. Le délai de mise en conformité a été prolongé d'un an, initialement prévu au 10 novembre 2022.

Diversifier ses placements

Un conseil : « Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». On diminue le risque et les conséquences d'un défaut de remboursement en investissant sur de multiples projets.

Désormais, il vous est possible d'investir : sélectionnez un projet et faites votre proposition de financement. Là commence une période d'attente, le temps que le montant à financer soit entièrement collecté. S'il n'y a pas assez d'investisseurs à la fin du délai, l'opération est annulée et la somme que vous avez versée vous est restituée.

En cas de succès, un contrat de prêt est alors édité et mis à la disposition des investisseurs sur la plateforme ou envoyé par courriel. L'investisseur recevra périodiquement (le plus souvent chaque mois ou chaque trimestre) les échéances du prêt, comportant une part du capital prêté et des intérêts. De ce dernier montant sont déduits les prélèvements sociaux et fiscaux (lire plus bas). Dans de rares cas, le contrat de prêt prévoit qu'il ne soit remboursé qu'en une seule fois, au terme de l'emprunt. Après chaque remboursement, vous pouvez récupérer les sommes ou les réinvestir dans d'autres projets.

Certaines plateformes proposent un système d'enchères sur le taux du prêt. Dans ce cas, elles définissent une fourchette de taux où le prêteur peut se positionner. A l'issue du compte à rebours, seuls les prêteurs les moins-disants sont retenus. Pour les autres, l'argent est remis à disposition. Certaines plateformes informent avant la fin que l'enchère est trop élevée et permettent aux investisseurs de se repositionner.

Quels sont les risques du crowdlending ?

Il existe plusieurs risques liés à l'activité de prêteur en financement participatif.

  • Un risque de défaillance de l'entreprise : l'entreprise à qui vous avez prêté de l'argent peut ne plus être en mesure de rembourser son crédit. Dans ce cas, la plateforme peut engager des procédures de recouvrement, pour le compte des prêteurs, afin de tenter d'obtenir le remboursement de la créance. Si la plateforme dispose d'une assurance, elle peut alors être activée pour indemniser les investisseurs. En tout état de cause, le risque de perdre le capital investi dans le projet est bien réel.
  • Un risque de défaillance de la plateforme : la plateforme arrête ses activités. Dans ce cas, les remboursements auront quand même lieu, mais il n'y a plus de réinvestissement possible. L'argent est quant à lui placé sur un compte de cantonnement géré par l'établissement de paiement partenaire, et séparé du compte bancaire de la plateforme. Les fonds investis sont ainsi protégés et cela empêche leur disparition.
  • Un risque de défaillance de la banque où est détenu le compte de cantonnement. Ce risque est cependant particulièrement faible du fait de la réglementation bancaire. Dans ce cas, les dépôts sont couverts grâce à la garantie des dépôts jusqu'à 100 000 euros par client.

Quelle est la fiscalité du crowdlending ?

Pour les particuliers personnes physiques, les gains (c'est-à-dire les intérêts générés dans le cadre d'un prêt participatif) sont imposés au prélèvement forfaitaire unique de 30% comme les produits de revenus de placement à taux fixe (intérêts de livrets bancaires, comptes à terme...). Lors de leur versement, ces intérêts sont donc amputés de 17,2% au titre des cotisations sociales et, sauf dispense, de 12,8% au titre du prélèvement fiscal. Il est possible, par la suite, d'opter pour la soumission au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Le prélèvement forfaitaire unique

Déductibilité des pertes

Lorsqu'un prêt ne peut pas être honoré par une entreprise, le montant des pertes, c'est-à-dire le montant du capital qui n'a pas été remboursé ni par l'entreprise, ni par une quelconque assurance, peut être déduit des gains de crowdlending perçus au cours de la même année ou lors des cinq années suivantes. Cette déduction ne concerne toutefois que la partie fiscale et n'est pas applicable aux cotisations sociales.

Les fintechs en France, la réglementation du crowdfunding.

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