Cette fois, les taux fixes moyens battent bel et bien les records atteints courant 2013, en mai 2014, selon les données livrées par les principaux courtiers en crédit. Ces derniers s'accordent sur un taux fixe moyen sur 20 ans autour de 3,20%.

Les taux de crédit immobilier baissent de façon continue depuis octobre 2013, selon le courtier Empruntis. La tendance se poursuit avec une nouvelle baisse moyenne de 0,10 point des taux de marché en un mois. Au 6 mai, ils s'établissent en moyenne à 3,20% sur 20 ans et à 2,90% sur 15 ans, hors assurance, selon Empruntis.

Son concurrent Meilleurtaux fait le même constat : 86% des barèmes fournis par les banques sont orientés à la baisse en avril, pour aucune hausse enregistrée. Meilleurtaux évoque des taux fixes moyens de 2,83% sur 15 ans, 3,13% sur 20 ans et 3,56% sur 25 ans pour mai 2014. Cafpi, autre acteur majeur de ce marché, annonce pour sa part, dans sa « météo des taux » du mois de mai (1), du 3,01% sur 15 ans et du 3,34% sur 20 ans, en baisse là encore de 0,10 point par rapport au mois précédent. C'est mieux que les taux communiqués par ce même courtier au printemps et à l’été 2013, période de taux bas records. Cafpi annonce même un plus bas négocié sous les 2%, à 1,93%, au cours du mois d’avril, certes sur 10 ans.

Records inattendus

A l’automne dernier et encore au début d’année, rares étaient pourtant les courtiers à évoquer la possibilité que les records de la mi-2013 puissent être battus en ce début d’année, la thèse étant plutôt celle du statu quo. Mais la baisse des taux joue bel et bien les prolongations.

Cafpi explique ce phénomène par plusieurs éléments qui n’étaient pas attendus quelques semaines auparavant : « En l’espace de quelques jours, la Banque Centrale Européenne (BCE) a confirmé son soutien à l’économie et maintenu son taux directeur à 0,25%, alors même que le nouveau Premier ministre français, Manuel Valls, donnait des gages d’orthodoxie budgétaire propres à rassurer les marchés financiers. Résultat, les taux obligataires n’ont pas subi les attaques redoutées. » 

« Le crédit immobilier redevient un produit d’appel »

Toujours selon Cafpi, les banques sont « confiantes dans l’avenir proche et ont besoin de conquérir de nouveaux clients », ce qui permet au crédit immobilier de redevenir « un produit d’appel ». Conséquence : « Les taux que [les banques] affichent sont largement négociables », assure Barbara Coumaros, directrice de la communication d’Empruntis.

Ulrich Maurel, fondateur d’Immoprêt, estime même, dans un communiqué, que ce contexte favorable peut permettre à des particuliers sans apport personnel d’obtenir un prêt : « [L'apport] n'est pas obligatoire ! Nous avons financé plusieurs clients sans apport depuis le début de l'année 2014. » Immoprêt tempère tout de même ces propos en soulignant que, dans ce cas, « les banques regardent le saut de charge (différence entre la situation en location et comme propriétaire) et/ou la tenue des comptes ».

L’ensemble des courtiers affirment par ailleurs que la période, avec de nouveaux records de taux bas, redevient favorable à la renégociation de crédits. Reste à savoir si la baisse va se poursuivre… Barbara Coumaros, d’Empruntis, se risque à une prévision à moyen terme : « Les OAT sont redescendues à 1,97% (2) - contre 2,13% le mois dernier -, les taux ne devraient donc pas remonter dans les prochaines semaines. »

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(1) Sur la base des barèmes en vigueur au 25 avril.

(2) Au 7 mai 2014, le taux à 10 ans de l’OAT (obligation assimilable au Trésor) a atteint 1,91% selon les données publiées sur le site de l’Agence France Trésor.