Si l’on en croit les statistiques des courtiers, les taux fixes moyens des crédits immobiliers ont légèrement augmenté, de l’ordre de 0,10 point en moyenne, au mois de juillet. Les négociations avec les banques pour obtenir des décotes sont aussi plus difficiles. Mais tous s’accordent pour dire que la situation devrait s’améliorer à la rentrée.

0,08 point : c’est la hausse moyenne des taux fixes début août. Un mouvement haussier qui constitue, selon Meilleurtaux, une première « depuis janvier 2012 ». Selon les barèmes recueillis début août par le courtier, 70% des banques ont légèrement augmenté leurs barèmes. Les taux fixes moyens sont ainsi de 2,98% pour un prêt sur 15 ans, 3,29% sur 20 ans, 3,64% sur 25 ans et 4,29% sur 30 ans.

Toutefois, constate Meilleurtaux, cette hausse reste modérée. « (…) Sur longue période, les taux restent à un niveau historique et encore inférieurs au précédent plus bas de fin 2010 » explique Hervé Hatt, son directeur général, qui pense que cette tendance devrait se poursuivre : « Le taux de l’OAT 10 ans (1) se stabilise depuis début juillet aux alentours de 2,30%… Comme septembre est traditionnellement un mois riche en transactions immobilières et donc clé pour les banques, si remontée il y a le mois prochain, elle ne devrait être que très modérée. »

Des décotes plus difficiles à obtenir

Autre courtier à publier ses statistiques de taux, Empruntis se retrouve avec son concurrent sur le constat général. « (…) Fidèles à la tradition estivale (exception faite de l’année passée), les banques ont dans un mouvement quasi-général remonté leurs barèmes dans le courant du mois du juillet », explique un communiqué du courtier. « Un taux moyen sur 15 ans se négocie ainsi autour de 3,10% quand il se situait plutôt autour de 2,95% début juin. »

Empruntis pointe une autre évolution, également préjudiciable aux emprunteurs, notamment ceux qui ont un bon profil : la difficulté croissante à obtenir des décotes. « Il y a deux mois, il existait une grosse différence entre les barèmes affichés et ce que nous obtenions en réalité pour la majorité des dossiers, il n’était pas rare en effet de négocier des taux inférieurs de 0,50% aux taux affichés par la banque », témoigne Maël Bernier, porte-parole du courtier. « Aujourd’hui cette marge de manoeuvre s’est réduite autour de 0,20% / 0,30%. »

« Variable d’ajustement »

Toutefois, selon Empruntis, cette hausse est plus conjoncturelle que structurelle. « (…) il s’agit d’une période plus calme pour les banques qui ont en réalité du mal à traiter les dossiers en raison des périodes de vacances et l’augmentation des taux sert de variable d’ajustement pour la production », estime le courtier qui reste optimiste pour la suite : « (…) Il ne faut pas déduire de cette hausse estivale le signe d’un mouvement annonciateur pour la rentrée », explique Maël Bernier. « Les taux ne vont pas bondir de 50 points de base d’ici la fin de l’année ou alors ce serait en réaction à l’aggravation brutale du contexte économique déjà mauvais. »

(1) NDLR : obligations assimilables au Trésor, titres français de dette souveraine, qui donnent traditionnellement la tendance du marché des taux immobiliers.