Les barèmes délivrés par les établissements bancaires en ce début octobre montre une nouvelle hausse des taux de crédit immobilier. Certains courtiers font désormais état de taux dépassant les 4,5%. Et selon eux, les banques sont toujours aussi réticentes à prêter.

Mauvaise nouvelle pour les candidats au crédit immobilier. « Après un mois de septembre marqué par une stabilisation des taux de crédit immobilier, les banques ont de nouveau relevé leurs barèmes en octobre, au vu des premières grilles communiquées en ce début de mois par nos établissements partenaires, note le courtier Emprunt Direct dans un communiqué. Les remontées sont homogènes sur l'ensemble du baromètre et s'étalent de 20 à 25 points de base. »

Des taux au-dessus de 4,5%

Le relèvement (désormais mensuel) du taux d'usure, taux maximum « tout compris » autorisé au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, a permis aux établissements bancaires cette nouvelle hausse de taux. En effet, ce dernier s'établit désormais à 5,8% pour les prêts les plus longs. En conséquence, certains barèmes font désormais état de taux à 4,5% voire 4,6% sur les durées les plus longues.

Les taux moyens dans les banques début octobre

  • Sur 15 ans : 4,10% selon Empruntis, 4,11% selon Pretto, 4,35% pour Emprunt Direct, 3,98% chez Cafpi, 3,85% d'après Le Partenaire.
  • Sur 20 ans : 4,20% selon Empruntis, 4,27% selon Pretto, 4,50% pour Emprunt Direct, 4,11% chez Cafpi, 3,96% d'après Le Partenaire.
  • Sur 25 ans : 4,30% selon Empruntis, 4,41% selon Pretto, 4,65% pour Emprunt Direct, 4,21% chez Cafpi, 4,08% d'après Le Partenaire.

Taux moyens constatés par les réseaux de courtage, sur la base des barèmes fournis par les banques. Ils ne tiennent pas compte du coût de l'assurance emprunteur.

Dans un communiqué, le courtier Vousfinancer estime que la plupart des banques affichent désormais des taux supérieurs à 4% sur 20 ans et 4,5% sur 25 ans, un niveau inégalé depuis 10 ans. « Même si la hausse des taux semble ralentir en octobre, nous ne pensons pas qu'elle ait atteint son plafond... Dans le sillage de la remontée des taux d'usure et de la hausse des taux de la Banque centrale européenne en septembre, les banques continuent à augmenter leurs barèmes pour reconstituer leurs marges. Le marché immobilier baissier, donc considéré comme plus risqué pour les établissements financiers, contribue également à leur volonté de prêter à des taux élevés » explique Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.

« Les banques maintiennent un biais nettement haussier sur leurs barèmes, en réaction aux récentes déclarations de certaines membres du Conseil des gouverneurs de la BCE. La production ne devrait ainsi pas rebondir, du fait des réticences des banques à distribuer du crédit, dans un contexte prudentiel toujours contraint. L'absence d'évolution sur le front des politiques monétaires laisse entrevoir une nouvelle chute de la production en rythme annuel dans les prochains mois. La crise de l'offre de crédit demeure ainsi inédite, s'avérant même bien supérieure à celle observée lors de la crise de 2008 », conclut Alban Lacondemine, président d'Emprunt Direct.

« La France connait peut-être sa vraie crise immobilière...non pas qu'il n'y en est jamais eu mais ce qui est nouveau c'est l'absence totale de soutien via une politique du logement. Se loger est en passe de devenir un luxe », juge de son côté Fabienne Laborde, directrice des opérations de Le-Partenaire.fr, dans un communiqué.

Une bonne nouvelle cependant : Vousfinancer note que « depuis la mi-septembre, plusieurs banques ont communiqué sur l'allègement des restrictions mises en place sur l'octroi de crédit. Un mouvement qui se poursuit en octobre. L'une d'entre elles accepte à nouveau d'étudier les dossiers sans apport. Une autre banque envoie à nouveau, après 1 an d'absence, des grilles de taux partielles et une 3e annonce la levée des restrictions mises en place il y a 10 mois sur des critères de revenus minimum et de montant maximum financé. »

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