Pour le troisième mois consécutif, les taux fixes moyens des crédits immobiliers ont progressé en septembre, cette fois de 0,10 point. Toutefois, si la hausse moyenne reste contenue, les écarts se creusent entre les enseignes en quête de nouveaux clients et les autres.

0,10 point : c’est, de l’avis unanime des courtiers spécialisés dans le prêt immobilier, le niveau moyen d’augmentation des taux fixes au cours du dernier mois. Pour Empruntis, les taux du marché se situent actuellement à 3,25% sur 15 ans et 3,55% sur 20 ans. Meilleurtaux, de son côté, annonce, pour les meilleurs dossiers, des taux de 3,11% sur 15 ans et 3,41% sur 20 ans.

Autre point d’accord entre les courtiers : ces taux moyens recouvrent des situations très variables selon les enseignes. « Toutes les banques n’ont pas relevé leurs barèmes » note Empruntis dans sa lettre mensuelle. « Ainsi l’écart se creuse entre celles qui sont encore à la recherche de production nouvelle et celles qui ont atteint leurs objectifs annuels. Il faut donc vraiment comparer les offres des différents acteurs car les différences peuvent atteindre plus d’un demi-point pour un même profil entre deux établissements différents. »

Un marché plutôt dynamique

Le scénario est conforme aux attentes : sous l’effet de la hausse de l’OAT 10 ans (1), qui sert de taux référence à ce marché, les barèmes des banques ont eu tendance à augmenter, mais en pente douce. Et personne ne s’attend, dans l’immédiat, à une accélération du phénomène. « La récente baisse du taux de l’OAT 10 ans permet de rester optimiste pour les semaines à venir et de réaffirmer que la remontée devrait être très progressive » annonce Hervé Hatt, le patron de Meilleurtaux.

Résultat : « La rentrée a été particulièrement dynamique sur le secteur du crédit immobilier », constate Joël Boumendil, patron d’ACE, autre courtier. « Plusieurs indicateurs sont verts et favorisent les projets d’acquisition des particuliers. » Outre des taux toujours très intéressants, qui encouragent certains emprunteurs à renégocier leurs crédits, Joël Boumendil évoque également l’abattement exceptionnel sur les plus-values immobilières, mesure mise en œuvre récemment par le gouvernement.

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Où sont les investisseurs locatifs ?

Un marché dynamique, donc. Mais certaines catégories manquent à l’appel. C’est le cas des investisseurs locatifs. « Nous observons une baisse de -20% des demandes par rapport à septembre 2012 », constate Joël  Boumendil. En cause notamment, le dispositif Duflot, remplaçant du Scellier, qui attirerait peu les investisseurs en raison, entre autres, de plafonds de loyers trop bas dans certaines grandes villes de province.

Les prix sont un autre facteur affectant les investisseurs, mais aussi les primo-accédants. « [Ils] continuent également d’être les grands absents du marché », analyse Joël Boumendil. « Ils souffrent d’une baisse importante de leur pouvoir d’achat et de prix de vente des biens immobiliers toujours élevés. »

(1) Le taux à 10 ans de l’OAT (obligation assimilable au Trésor) a atteint un plus haut de 2,63% le 10 septembre dernier, avant de retomber à 2,41% actuellement.