Le courtier spécialisé Meilleurtaux vient de dévoiler les résultats de son 17e Observatoire du crédit immobilier. Il y constate une nouvelle hausse du pouvoir d’achat des emprunteurs et perçoit les signes d’un retour des emprunteurs sur le marché.

Le marché immobilier est-il, comme l’écrit Meilleurtaux, au milieu du gué ? Les emprunteurs, qui ont boudé le marché en 2012, vont-ils y opérer leur retour ? Le courtier spécialisé en crédits immobiliers semble le penser. « En janvier et février, le nombre de demandes de crédit immobilier avec un compromis de vente déjà signé a augmenté respectivement de 3 et 7% sur un an (…) », constate-t-il dans un communiqué. « Si nous ne sommes pas revenus au niveau d’il y a deux ans, l’attentisme est moindre en ce début d’année 2013. »

Pour expliquer cette tendance, Meilleurtaux met bout à bout trois éléments : des taux qui restent bas, des banques qui restent en conquête et des prix qui devraient baisser. Les taux bas, d’abord. Meilleurtaux constate sur un an une baisse de 0,80 point du taux fixe moyen pour un emprunt sur 20 ans. Ce qui représente un gain de 20.034 euros (75.920 euros contre 95.954 euros en mars 2012) sur le coût total d’un crédit de 200.000 euros, et une progression de 7,3% de la capacité d’emprunt pour une mensualité de 1.000 euros, à 173.963 euros contre 162.187 euros. De plus, « (…) rien ne permet de dire que les taux vont remonter massivement pour le moment » estime Hervé Hatt, le patron du courtier, qui rappelle que « l’OAT 10 ans - obligation d’Etat dont le taux sert de référence pour déterminer les taux fixes - a de nouveau baissé en mars (…) ».

Penser au transfert de crédit

Les banques ensuite. Selon Meilleurtaux, elles ont tendance à légèrement desserrer leurs conditions d’octroi, entrouvrant notamment la porte aux primo-accédants, au travers d’offres spéciales. Il y a une raison à cela : la clientèle captée en période de taux aussi bas est « captive » : il y a en effet peu de chances qu’elle trouve dans l’avenir de meilleures conditions de financement, et donc qu’elle aille voir ailleurs. Dans ce contexte, Meilleurtaux conseille aux emprunteurs d’être « attentifs à certaine options », notamment celle qui autorise le transfert de crédit. « En cette période de taux très bas, [il] peut être très avantageux car il permet, au moment de la revente, de conserver son crédit pour financer le nouveau bien », explique ainsi Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.

Les prix enfin. Meilleurtaux le sait : un repli général des prix est le seul événement susceptible de réellement relancer la machine du crédit immobilier. Et le courtier veut y croire. « En 2013, la baisse des prix semble s’être enclenchée pour de bon », écrit-il, « y compris à Paris mais dans des proportions variables selon les régions et les biens ». Cela tient, selon Christophe du Pontavice, à l’importance de l’offre actuelle par rapport à la demande. « La baisse du nombre de transactions en 2012 a entraîné une hausse du stock de biens à vendre (…) », explique le patron de l’agence immobilière Efficity, invité par Meilleurtaux à commenter les résultats de l'observatoire. Il prédit ainsi une baisse des prix qui pourrait atteindre les 5% en 2013 à Paris, les 7% en petite couronne et les 12% en grande couronne.