Pourquoi les banques ferment ? C'est la question que se pose l'un des lecteurs de MoneyVox. Le plus souvent, par manque de rentabilité. Et pour les exemples récents, en 2023, et à venir, en 2024 et 2025, les disparitions d'enseignes bancaires ne sont pas liées à des faillites. Explications.

Question de Kirikou, le 29 décembre

« Pourquoi les banques ferment-elles ? Y a-t-il un lien avec la crise dans le monde ? »

Bonjour Kirikou et merci pour votre question. Si les banques ferment c'est principalement par manque de rentabilité. Que ce soit pour HSBC France, Orange Bank, ING ou même Ma French Bank, la raison est la même : elles ne sont pas rentables. Du moins l'activité bancaire auprès des clients particuliers n'est pas rentable, ce qui amène ces groupes à fermer leur enseigne.

HSBC : la cession en cours, avec basculement vers le CCF

Passons au cas par cas. HSBC France a acté la cession de l'activité de banque des particuliers à My Money Group sous la marque du CCF, le 1er janvier de cette année. La banque préparait la cession de ses activités non rentables dans la banque de détail depuis septembre 2019. En 2020, elle avait même enregistré 1,16 milliard de dollars de pertes avant impôts en France.

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Orange Bank : suspense toujours de mise sur le repreneur

Du côté d'Orange Bank, même combat. Un peu plus d'un an après son lancement, l'opérateur télécom annonçait qu'il était prêt à assumer de 500 à 600 millions d'euros de pertes pour son activité bancaire, avant d'atteindre la rentabilité espérée pour 2023. Mais à fin 2022, Orange Bank avait finalement enregistré 1,09 milliard d'euros de pertes. Fin juin, Orange Bank avait annoncé céder son portefeuille de clients à BNP Paribas et les clients devaient être poussé à rejoindre Hello Bank. Ce ne sera peut-être pas le cas. Selon Le Figaro, le fonds d'investissement américain Ripplewood a déposé une offre pour la reprise d'Orange Bank.

Ma French Bank : clôture (probable) fin 2024 ou courant 2025

Ma French Bank aussi fermera bientôt ses portes. La cessation interviendra dans un délai de 12 à 18 mois. Dans un communiqué, La Banque postale a expliqué que « malgré un succès indéniable auprès des clients, Ma French Bank n'a pas atteint la rentabilité et n'a pas encore trouvé son modèle économique ».

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ING : phase de clôture terminée

En 2022, c'est ING France qui a décidé d'arrêter son activité de banque de détail en France. Une décision « prise du fait des difficultés liées au contexte économique actuel, et notamment la faiblesse des taux d'intérêt, des résultats financiers négatifs enregistrés par la banque en ligne ces dernières années et de sa part de marché relativement limitée », avait expliqué ING, fin décembre 2021. Un accord avait été signé avec BoursoBank (ex Boursorama) afin de récupérer les clients de la banque néerlandaise.

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Et en cas de crise provoquant une faillite ? De multiples parachutes pour les clients

Tous les exemples ci-dessus illustrent donc la fermeture d'une filiale, d'un réseau ou d'une enseigne bancaire en France, suite à la décision stratégique du groupe, au niveau national ou international. Faute de rentabilité, certes, mais pas pour cause de faillite.

Crise bancaire, fraude, arnaques : qui protège votre argent ?

Que se passerait-il si une crise financière profonde venait à amener une banque à la faillite ? De multiples parachutes existent pour les clients avant de voir vos économies et votre argent s'évaporer. En France et en Europe, des garanties existent afin de protéger les clients en cas de faillite de leur banque.

Toutes les banques en France adhèrent au Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR) qui protège les titulaires de comptes bancaires. Chaque client est protégé à hauteur maximum de 100 000 euros par établissement, pour plusieurs catégories de produits : 100 000 euros pour vos avoirs dans la banque sur votre compte courant, vos livrets « classiques », votre PEL ou PER, d'une part ; 100 000 euros par ailleurs pour la garantie de l'Etat couvrant les livrets d'épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP).

Quant à l'éventualité d'une faillite, sachez que de petits établissements ferment, parfois, en Europe. Et le scénario de SVB outre-Atlantique rappelle que cela reste possible... Mais les grandes banques françaises et toutes leurs filiales sont protégées par des mécanismes rendant une catastrophe extrêmement improbable.

Votre banque est-elle vraiment armée pour éviter la faillite ?