La Banque Postale étudie la possibilité de fermer Ma French Bank, sa filiale de banque mobile. A terme, ce sont près de 700 000 clients qui risquent de devoir trouver un plan B. Voici 3 options qui s'offrent à eux.

Le projet n'en est officiellement qu'au stade de l'étude, mais le communiqué publié par La Banque Postale (LBP), mercredi 20 décembre, ne laisse guère de place au doute : l'année 2024 devrait voir la fin de Ma French Bank (MFB), la néobanque lancée en juillet 2019. Les pertes accumulées (255 millions d'euros selon L'Agefi) et l'incertitude qui entoure la viabilité de son modèle économique ont eu raison des ambitions de La Banque Postale dans le secteur de la banque mobile. Une conclusion qui ressemble à celle à laquelle est parvenu, il y a quelques mois, le groupe Orange, en décidant de fermer Orange Bank.

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Malgré ses difficultés, Ma French Bank avait tout de même obtenu un succès d'estime, en captant près de 700 000 clients. Ces derniers vont devoir trouver une nouvelle solution, dès maintenant ou lorsque la fermeture sera officielle. Voici les possibilités qui s'offrent à eux.

Option 1 - Rester à La Banque Postale

La Banque Postale le promet : en cas de fermeture de Ma French Bank, elle s'engage à « proposer à l'ensemble des clients (...) la possibilité d'ouvrir un compte en son sein (...) ». La facture de frais, toutefois, ne sera pas la même.

Le « Compte Original », la formule de base de Ma French Bank, qui intègre une carte CB Visa à contrôle de solde, est facturé 2,90 euros par mois, soit 34,80 euros par an. Pour obtenir l'équivalent chez LBP (un compte avec une carte à autorisation systématique Realys), il faudra compter au moins 51,90 euros par an, ou 68,40 euros (5,70 euros par mois) en optant pour la formule de compte Alliatys (1).

Dans l'opération, ils perdront le bénéfice, notamment, de la gratuité sur les paiements en devises, facturés 2,30% du montant payé à LBP. Mais ils auront accès à un chéquier et aux 7 000 guichets de La Poste pour la gestion quotidienne de leur compte. A noter que les jeunes bénéficient d'un tarif préférentiel : 2,50 euros par mois (30 euros par an) pour les 18-25 ans et 4 euros par mois (48 euros) pour les 29-29 ans.

Ceux qui ont opté pour le « Compte Idéal », la formule premium de MFB, payent, eux, 82,80 euros par an (6,90 euros par mois). L'équivalent à LBP (la formule Alliatys avec une carte Visa Premier) coûte plus du double, 14,50 euros par mois, soit 174 euros par an. Une réduction de 50% (87 euros) est offerte la première année.

Enfin, Ma French Bank propose également WeStart, une formule à 2 euros par mois (24 euros par an) destinée aux ados. La formule correspondante à LBP est gratuite si les parents sont clients, et coûte aussi 2 euros par mois (24 euros par an) si ce n'est pas le cas.

Option 2 - Opter pour un « compte à deux balles »

Pour construire l'offre de Ma French Bank, La Banque Postale avait clairement en tête l'un des (rares) grands succès français dans le domaine de la « néobanque » (2) : Nickel. Lancé en 2014, le compte avec carte distribué dans près de 7 000 bureaux de tabac partenaires compte aujourd'hui près de 3,5 millions de clients et est rentable depuis 2018.

Logiquement, Nickel représente une alternative crédible à MFB avec, en prime, la possibilité de déposer des espèces et des chèques, pour un prix inférieur : 25 euros par an (à partir du 1er janvier 2024) pour la formule de base et 55 euros pour la formule premium Nickel Chrome.

Toujours pour répondre au succès de Nickel, plusieurs banques traditionnelles ont lancé des comptes à deux euros par mois : le Crédit Agricole (EKO), SG (Kapsul), LCL (Essentiel) ou la Caisse d'Epargne (Enjoy). Tous affichent des prestations comparables à celles du Compte Original de ma French Bank, et permettent, le cas échéant, de basculer vers une formule plus complète, au gré de ses besoins.

Eko, Kapsul, Nickel... Que valent les comptes bancaires « à 2 balles » ?

Option 3 - Passer chez une banque en ligne

Pourquoi payer pour Ma French Bank, alors qu'on peut obtenir le même niveau de services, et même plus, gratuitement, en optant pour une banque en ligne ? Il faut l'avouer : les arguments sont difficiles à trouver, tant l'offre de MFB peine à se distinguer.

Quoi qu'il en soit, sa fermeture probable va permettre à quelque 700 000 usagers de se reposer la question. S'ils optent pour la banque en ligne, ils auront l'embarras du choix. De BoursoBank à Revolut, au moins 7 enseignes 100% numériques proposent des prestations au moins comparables à Ma French Bank, gratuitement ou à moindre coût.

Banque en ligne : le comparatif des offres

(1) Les tarifs de LBP présentés dans cet article sont ceux qui entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2024. (2) Nickel n'est pas une banque à part entière, mais un établissement de paiement.