Le courtier Meilleurtaux souligne que les Français ont perdu, en moyenne, 25m2 depuis trois ans et 5m2, rien que sur les six derniers mois. La hausse des taux de crédit, qui limite la capacité d'emprunt des ménages, est venue percuter une pénurie d'offres de biens mis en vente.

Depuis le milieu de l'année 2022, rien ne va plus pour le secteur de l'immobilier. La hausse des taux de crédit, qui réduit la capacité d'emprunt des Français, est venue percuter une pénurie d'offres de biens mis en vente.

Résultat, en 6 mois les Français ont perdu en moyenne 5m2 de surface de logement acheté dans les 20 plus grandes villes de France, selon une étude Meilleurtaux publié ce mardi. Saint-Etienne est la ville qui enregistre la plus forte baisse avec -10m2 en six mois, suivie par Nîmes et Le Mans avec -7m2 pour chacune.

A l'opposé, Paris enregistre la plus faible baisse (-1m2) sur la même période, suivie de Lyon (-2m2) et Nice (-3m2). « Grandes métropoles prisées, leurs prix à l'achat expliquent notamment qu'elles soient parvenues à mieux s'en sortir », selon le courtier. Dans son analyse du marché de l'immobilier pour les 20 plus grandes villes de France, Meilleurtaux souligne qu'entre janvier 2020 et juin 2023, les Français ont perdu en moyenne 25m2.

Paris résiste

Si l'on compare l'évolution du pouvoir d'achat entre janvier 2020 et juin 2023, des villes comme Rennes et Strasbourg enregistrent -20 m2, tandis que Marseille, Montpellier, et Grenoble enregistrent -22 m2, et parviennent à se situer en dessous de la barre des 25m2 de perte.

Seule Paris réussit le tour de force de n'enregistrer qu'un recul de 4 m2 depuis janvier 2020 quand Lyon a perdu 11 m2 et Nice 19 m2 depuis la même date. Ces villes figurent avec Bordeaux (-11 m2 en 2 ans et demi), Nantes (-19 m2) et Toulouse (-18 m2) parmi les villes n'ayant pas atteint ou franchi le cap des -20 m2 en 2 ans et demi.

« Plus réalistes de se tourner vers des villes moins chères »

« La situation est compliquée, si de grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Nice ont comparativement ‘peu' perdu en pouvoir d'achat, il n'en demeure pas moins qu'elles figurent aussi parmi les villes les plus chères de France. Compte tenu du contexte tendu, même avec beaucoup de volonté, il est de plus en plus difficile d'y devenir propriétaire : les taux d'intérêt et le taux d'endettement pénalisent clairement les aspirants à la propriété. Pour certains il peut être plus réalistes de se tourner vers des villes moins chères mais qui auront paradoxalement davantage perdu en termes de surface », explique Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.

« Parmi le classement du pouvoir d'achat des plus grandes villes de France, aucune ville n'est épargnée, soulignant bien une généralisation de la crise du pouvoir d'achat au niveau national. Tous les profils d'acheteurs sont touchés exceptés ceux bénéficiant d'un apport conséquent (il faut en effet compenser le 'manque à emprunter') ou à même de payer comptant, autant dire une minorité de Français », poursuit Mael Bernier.

Apport personnel : de combien faut-il disposer pour un achat immobilier ?

En effet, en trois ans, les taux immobiliers sont passés de 1% à plus de 3,5%. En 2024, la hausse des taux devrait atteindre 4%. Selon Meilleurtaux, il s'agit « d'une bonne nouvelle pour les Français. » En effet, si le taux de crédit de référence passait à 4% sur 20 ans par exemple, les banques seront bien plus susceptibles d'accorder des crédits dans la mesure où ce taux leur permettra de sortir une marge plus intéressante, qu'à l'heure actuelle où les crédits restent réservés aux bons dossiers et/ou à ceux qui disposent d'un apport important.