Selon des chiffres publiés lundi par l'Association française des sociétés financières (ASF), le nombre de comptes de crédit renouvelable en France a diminué de deux millions sur la seule année 2011, principalement sous l'effet de la loi Lagarde.

En 2011, ce sont 5,9 millions de comptes qui ont été fermés, contre 3,9 millions d'ouvertures. A fin 2011, 16,6 millions de contrats de crédit renouvelables étaient gérés par des membres de l'ASF, qui pèsent 80% environ du marché en France.

« La loi Lagarde a eu un impact majeur sur le crédit renouvelable », a commenté Eric Spielrein, administrateur-secrétaire général de la Diac (filiale de financement de Renault), lors d'une conférence de presse de l'ASF. Cette loi portant réforme du crédit à la consommation, datant de juillet 2010, a notamment provoqué un profond bouleversement des taux de l'usure, taux plafonds que peuvent pratiquer les établissements financiers. Historiquement, les taux des crédits renouvelables étaient nettement supérieurs aux taux des crédits dits affectés (liés à un achat). Mais la loi induit une convergence de ces taux, la seule différenciation concernant, à terme, les montants et non la nature du crédit (trois catégories délimitées par deux seuils à 3.000 et 6.000 euros).

Outre le nombre des comptes de crédit renouvelable, la loi a également eu un impact sur les montants. Le montant maximum moyen autorisé pour chaque nouveau compte de crédit renouvelable a baissé de 16% entre le troisième trimestre 2010 et le quatrième trimestre 2011.

Conjoncture défavorable

Pour Eric Spielrein, la réforme Lagarde a entraîné « le recentrage sur ce qu'était censé traiter le crédit renouvelable », à savoir « la gestion de trésorerie et le financement d'achats de petits montants ». L'association prévoit même que les « évolutions observées en 2011 devraient s'accentuer au cours des prochains mois », selon un communiqué. François Langlois, directeur des relations institutionnelles de BNP Paribas Personal Finance nuance toutefois : « On n'aura pas une vision complète » avant que le processus de convergence des taux ne soit achevé, en avril 2013.

Outre l'impact de la loi Lagarde, l'évolution du crédit renouvelable est aussi liée à la conjoncture économique défavorable, a rappelé François Palle Guillabert, délégué général de l'ASF.