Déployé cet été, le système de Revolut qui détecte automatiquement les paiements frauduleux a permis de diviser « drastiquement » les transactions malveillantes. Cet outil, ainsi que le logiciel anti-blanchiment de la néobanque, intéresseraient des banques traditionnelles.

Le 19 juillet dernier, Revolut annonçait le développement en interne de nouveaux outils censés améliorer la détection des opérations frauduleuses. Ce 13 novembre, Revolut en dresse un premier bilan.

La néobanque britannique explique par communiqué que le niveau de fraude a été divisé par 4 depuis début août, « réduisant drastiquement le nombre de cas communs d’utilisation frauduleuse, tels que sur les paiements en ligne, le clonage ou le vol de cartes ». Rapporté au volume de transactions par carte, le taux fraude de Revolut revient à 1,18 pence pour 100 livres dépensées, contre 8,3 pences pour 100 livres en moyenne au Royaume-Uni en 2016.

Pour rappel, ce logiciel, qui fonctionne sans intervention humaine scanne les habitudes d'un utilisateur du compte de paiement. Si une opération dévie fortement de son comportement normal, la fintech stoppe la transaction. Par la suite, celle-ci est débloquée seulement si le client confirme sur l’application qu’il est bien à l’origine du paiement.

Un logiciel qui pourrait être vendu aux banques

En juillet, la fintech britannique inaugurait en parallèle un second outil destiné, lui, à la lutte contre le blanchiment d’argent. Son lancement est intervenu quelques jours après la révélation, par le Financial Times, de soupçons d'activités illégales menées par certains utilisateurs de Revolut.

Concrètement, ce nouveau logiciel, qui repose sur un mécanisme de notation du client, calcule la probabilité qu’une transaction serve à blanchir de l’argent. « Si ce score dépasse un certain seuil, il sera demandé à l’utilisateur de soumettre des documents justifiant de son activité, auquel cas le modèle les incorporera afin de recalibrer l’exposition au risque de l’utilisateur », détaille le communiqué.

Plusieurs établissements se montreraient intéressés par cet algorithme. « Nous sommes en discussions régulières avec de nombreuses banques, et plusieurs d’entre elles nous ont déjà formulé des offres pour acheter cette technologie », explique Emmanuel Boulade, le responsable communication de la néobanque en France. Ce dernier, qui a préféré taire les banques en question, nous a toutefois indiqué que l’outil n’est initialement pas destiné à être commercialisé. Mais Revolut n'exclut pas totalement cette possibilité : « On le fera peut-être dans le futur en marque blanche », nuance en effet Emmanuel Boulade.

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