Société de cautionnement partenaire de toutes les grandes banques françaises, Crédit Logement est aux premières loges pour constater l’ampleur des dégâts causés par la crise sanitaire sur l’accès au crédit immobilier. Et sur la capacité des emprunteurs à honorer leurs échéances.

Jean-Marc Vilon

Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement

Existe-t-il un plus fort risque d’impayés d'échéances de prêts immobiliers, fin 2020 et en 2021 ?

Jean-Marc Vilon : « On estime qu’il va y avoir une hausse du risque d’impayés, en effet. Mais plus en 2021 qu’en 2020, les effets de la crise étant longs. Cela restera dans tous les cas limité. Bien entendu, la crise économique et sanitaire prend une ampleur inédite ! Mais les mécanismes de soutien à l’économie sont eux aussi inédits : les prêts garantis par l’État qui évitent les faillites d’entreprises, le chômage partiel, les reports d’échéances accordés bien plus largement qu’à l’accoutumée par les banques, sans oublier les effets attendus du plan de relance du gouvernement. Ce ne sera pas suffisant pour éviter la crise mais cela va en réduire l’ampleur. En ce qui concerne les remboursements d’échéances de prêt immobilier, la dégradation du risque est réelle mais elle sera limitée. Probablement pas supérieure, au niveau du marché immobilier, à ce que l’on a connu en 2010. »

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Face à cette crise, adaptez-vous votre politique d’octroi de caution, afin de prendre en compte des baisses de revenus ponctuelles, limitées à l’année 2020 ?

« Vous n’êtes pas disqualifié parce que vous avez été au chômage partiel ! »

J-M. V. : « Nous avons réduit notre niveau d’accord automatique. Notre analyse des dossiers se découpe en deux étapes : une étape automatique, avec une analyse informatique qui permet de valider les dossiers les plus simples, puis une étape faisant intervenir nos experts. Soyons clair : aucun dossier n’est refusé automatiquement ! Avant qu’un refus de garantie soit prononcé, tout dossier passe par l’analyse de nos experts. Nous n’avons pas resserré les critères d’octroi, mais nous passons plus de temps sur les dossiers. »

Cela signifie que vous êtes plus souple dans votre politique d’octroi ? Un emprunteur qui a été au chômage partiel en 2020 peut-il espérer obtenir une garantie Crédit Logement ?

J-M. V. : « Vous n’êtes pas disqualifié parce que vous avez été au chômage partiel ! Mais ce type de dossier mérite d’être examiné par des experts, avec de l’humain, de façon à analyser les risques liés à un secteur d’activité, au type d’entreprise… Ce que nous avons modifié, c’est le seuil d’octroi automatisé : moins de dossiers sont validés automatiquement, et donc plus de dossiers sont analysés par nos experts. Nous avons intégré plus d’humain dans l’analyse. »

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