« Les primo-accédants sont à la peine, » signale une nouvelle fois Cafpi dans sa dernière analyse du profil des emprunteurs. Ne pesant « que » 30% des achats de résidences principales selon les statistiques du courtier pour le mois d’octobre, ces candidats à la propriété voient leur situation continuer à se dégrader.

4,66 années en octobre 2014, 4,88 en septembre 2015 et 4,91 ce mois-ci. Voilà comment évolue le poids de l’achat immobilier dans le budget des primo-accédants selon Cafpi. Un poids croissant, flirtant désormais avec les 5 années de revenus, d’autant plus préoccupant que le fossé se creuse avec les autres acheteurs – les « accédants », déjà propriétaires où l’ayant été sur les deux dernières années. En effet, le prix du bien qu’ils achètent ne représente plus « que » 3,56 années de leurs revenus, contre 4,27 ans en octobre 2014. En parallèle, le courtier enregistre une curieuse inversion de tendance dans ses statistiques d’octobre : ce sont désormais les primo-accédants qui affichent le plus gros montant moyen de crédit, à 183.037 euros, contre 178.165 euros pour les accédants. Quant à la durée moyenne du crédit, elle suit logiquement des évolutions inverses entre ces deux catégories d’emprunteurs, passant en un an de 231 à 236 mois pour les primo-accédants et de 208 à 195 mois pour les accédants.

Evolution du PTZ

Face à cette situation, le courtier appelle à une modification des règles concernant le prêt à taux zéro. « Ce sont [les primo-accédants] qui auraient besoin en priorité des aides telles que le PTZ. Mais ce dernier s’exerce presque exclusivement dans le neuf, alors que les primo-accédants achètent majoritairement dans les grandes villes où le neuf est rare et cher. Ils se tournent donc vers l’ancien ». En cela, l’élargissement annoncé du PTZ dans l’ancien à toute la zone C (la moins « tendue »), ne constitue pas, selon le courtier, une solution suffisante. Reste à voir de quelle nature sera le « coup de pouce » aux primo-accédants que François Hollande a promis en début de semaine.