Selon l’observatoire du financement du Logement CSA, en 2014, l’accession à la propriété a poursuivi sa reprise entamée en 2013. Une tendance qui s’accélère même nettement sur le premier semestre 2015. Néanmoins, cette reprise ne bénéficie pas autant à tous les candidats à la propriété. Notamment parmi les ménages les plus modestes.

+3,2%. C’est le tempo de la croissance 2014 concernant le nombre de ménages accédant à la propriété selon l’observatoire du financement du logement (OFL) de CSA. « La reprise […] s’est poursuivie en 2014 mais à un rythme plus lent qu’en 2013 (+8,7%) et bien moindre qu’en 2010 (+25,7%), » commente l’observatoire, qui chaque année depuis 1979 collecte un échantillon national représentatif au niveau régional de « dossiers de prêts ayant financé l’acquisition d’un logement principal, d’une résidence secondaire, d’un investissement locatif ou encore la réalisation de travaux ». En 2015, 79.500 ont ainsi été recueillis, dont 43.600 dossiers d’accession. Cette reprise, et même sa nette accélération, se trouve confirmée par les derniers chiffres d’un autre observatoire, celui du financement des marchés résidentiels fourni par Crédit Logement. Au premier semestre 2015, ce dernier document annonce en effet « un marché de l’accession en progression de 27% » !

Mais tous les types d’accessions à la propriété ne progressent pas uniformément. Pour exemple, l’OFL signale, en 2014, un redressement plus marqué dans l’immobilier neuf (+9,8%) que dans l’ancien (+1%), même si ce dernier secteur représente pas loin des trois quarts des dossiers (74%). Côté primo-accédants (ces ménages qui réalisent leur premier achat immobilier ou qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale depuis au moins 2 ans), leur nombre progresse un tout petit peu plus rapidement que l’ensemble, pour atteindre 64,1% des dossiers en 2014. Bien loin tout de même du niveau record enregistré en 2010, à 72,9%.

Une reprise qui profite moins largement aux revenus modestes

Autre élément particulièrement scruté par l’observatoire : le niveau de revenu des ménages accédant à la propriété. Sur ce terrain, le rapport indique que la reprise de 2014 est « portée par les revenus moyens (+8,7%) et modestes (+4%), » alors que dans le même temps, les ménages aisés auraient légèrement reculé. Tout en notant que « les reprises précédentes avaient bénéficié plus largement aux ménages modestes ». Résultat : la part des ménages affichant des revenus inférieurs à 3 SMIC passe de 49,2 à 49,6%, celle des foyers aux revenus supérieurs à 4 SMIC tombe de 32 à 30,6%, laissant les acheteurs gagnant entre 3 et 4 SMIC prendre 1 point de représentativité à 19,8%.

Sur une base certes différente (et des données plus récentes) Crédit Logement signale même que les accédants les plus modestes perdent du terrain en 2015 : « la part des accédants disposant d’un revenu inférieur à 3 SMIC marque le pas et recule un peu, alors que la demande des ménages aisés se ressaisit, » explique-t-on dans la dernière édition de son observatoire (pour le 2e trimestre 2015). Tout en insistant sur le côté tout relatif de ce recul des ménages modestes, dont le nombre à tout de même augmenté de 25%. Le phénomène est d’ailleurs similaire concernant l’âge moyen de ces nouveaux propriétaires : au premier semestre 2015, le nombre des accédants de moins de 35 ans aurait grimpé de 20%, mais leur poids aurait une nouvelle fois reculé sur un marché qui croit encore plus vite, à +27%...

Au global, une chose reste sûre et valable pour tous les accédants à la propriété, selon l’observatoire du financement du logement : ils ont pleinement bénéficié de l’amélioration des conditions de crédit. « Leur taux d’effort observé est en fort recul [de 32,1% à 28,8% puis 27,4% entre 2012 et 2014 NDLR]. Il revient au niveau qui était le sien au début des années 2000 ».