Les ménages français réalisant un emprunt immobilier gagneraient plus de 4.500 euros nets par mois en moyenne, à en croire le courtier en crédit Empruntis. Ce dernier avance que pour la première fois, le revenu net moyen par foyer des emprunteurs dépasse 4.000 euros dans toutes les régions étudiées. Le montant emprunté et l’apport personnel seraient aussi nettement orientés à la hausse.

Empruntis a publié ce lundi son portrait-robot de l’emprunteur en 2013. Ce courtier spécialisé dans le prêt immobilier se basant uniquement sur les dossiers finançables qu’il a traités en France depuis le début de l’année (1), ce portrait-robot ne correspond donc pas à l’ensemble des nouveaux propriétaires. Néanmoins, Empruntis livre un constat qui recoupe les conclusions du rapport de l’Observatoire Crédit Logement/CSA publié le 24 octobre dernier et qui, lui, couvre plus de 20% des prêts relatifs au marché résidentiel : les emprunteurs sont de plus en plus âgés et aisés.

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Le portrait dressé par le courtier dépeint donc un emprunteur vieillissant, âgé de 37 ans en 2013 contre 36 ans en 2012 et 34 en 2004. Les revenus nets mensuels de son foyer dépassent désormais les 4.500 euros. Une moyenne faussée par les hauts revenus des propriétaires parisiens, franciliens ou de la Côte d’Azur ? Certes les foyers faisant une demande de prêt dans ces régions ont des revenus supérieurs : 5.446 euros nets mensuels en région parisienne, 8.449 euros à Paris intra-muros et 4.723 euros en région Méditerranée selon Empruntis qui sépare la France en sept grandes zones (2). Mais pour la « première fois », « le seuil des 4.000 euros nets [est] franchi dans toutes les régions », précise le communiqué. Les zones Est (4.236 euros), qui s’étale de Strasbourg à Troyes, et Nord (4.105 euros) sont celles où les ménages emprunteurs ont les revenus les moins élevés. Dans tous les autres territoires, à l’exception notable de la région parisienne (5.446 euros), les revenus nets moyens sont compris entre 4.470 et 4.723 euros.

L’emprunt moyen dépasse 150.000 euros partout en France

Le montant moyen emprunté suit la même tendance haussière. Ainsi, dans les sept grandes régions délimitées par Empruntis, le crédit moyen dépasse les 150.000 euros, là encore une première selon le courtier. La France peut ainsi être découpée en trois grandes zones. Dans les régions Nord, Ouest, Sud-Ouest et Est, ce montant ne dépasse pas 156.000 euros. Dans les régions Méditerranée et Rhône-Alpes, le crédit s’établit dans une fourchette supérieure, autour des 170.000 euros. La région Ile-de-France apparaît hors catégorie avec un montant moyen emprunté de 221.104 euros.

Si les disparités régionales demeurent, la hausse est globale. En un an, le prêt moyen a augmenté d'environ 9.000 euros au niveau national, de 159.768 à 168.409 euros. « Ce qui est intéressant dans ce chiffre, c’est de noter l’influence des taux bas sur le montant emprunté », analyse Maël Bernier, directrice de la communication d’Empruntis. « En effet, le précédent record datait de 2010 quand les taux étaient également très bas, pour ensuite diminuer en 2011 et 2012 lorsqu’on relevait des taux plus élevés. Il apparait donc évident que les taux très bas permettent mathématiquement un emprunt plus important, une opportunité que les acquéreurs saisissent au bond, et ce sur tout le territoire. »

26 m2 à Paris et 94 m2 à Rennes pour le même prix

Empruntis estime à 220.387 euros le prix moyen d’un bien immobilier en France en ajoutant au montant emprunté l’apport moyen constaté par le courtier, de 51.978 euros, là encore un nouveau record. « Il ne s’agit évidemment pas de l’apport nécessaire à toute acquisition immobilière », tempère Maël Bernier. Ainsi, avec 220.387 euros, dont 51.978 euros d'apport, un ménage peut selon Empruntis acquérir un bien « de 94 m2 à Rennes ou Strasbourg », mais uniquement de « 26 m2 à Paris ».

S’il faut avancer de plus en plus d’argent pour accéder à la propriété, la durée d’emprunt a tendance à raccourcir. « Avant les subprime et donc avant 2008, le prêt sur 25 ans était une durée classiquement admise. Aujourd’hui, le 20 ans est redevenu la durée phare et le 25 ans fait presque figure d’exception, tout du moins ne figure-t-il plus dans l’ensemble des offres bancaires », constate la porte-parole d’Empruntis. La durée moyenne des emprunts serait ainsi de 19,5 années en 2013 selon le courtier, pour 20 ans et 9 mois en 2011.

(1) Contacté, Empruntis nous a expliqué baser son étude sur 70.000 dossiers traités par ses services et ayant reçu une réponse positive d’une banque entre le 1er janvier et le 30 septembre 2013.

(2) Nord, Ile-de-France, Ouest, Est, Sud-Ouest, Rhône-Alpes et Méditerranée.