Aucune solution alternative à la gestion en extinction du Crédit immobilier de France n'est actuellement à l'étude par le gouvernement, a indiqué lundi une source proche du ministère de l'Economie.

« Il n'y a pas véritablement de plan B », a expliqué la source, rappelant que la seule autre voie possible serait l'adossement à un établissement privé. Or, aucun n'a fait jusqu'ici acte de candidature ferme. L'hypothèse, poussée par l'ancienne direction et les salariés du groupe, d'un adossement à un établissement public ou parapublic, tel que la Caisse des dépôts, se heurterait à l'opposition de la Commission européenne, a affirmé la source.

Quant à l'avenir des personnels, qui sont au nombre de 2.500, la source a indiqué que le CIF n'allait « pas disparaître », même s'il ne consentira plus de crédits nouveaux. « Il faudra des équipes qui gèreront le portefeuille de manière avisée pendant des années », a-t-elle expliqué. En outre, certaines activités, qui ne dépendent pas de l'accès du CIF au financement de marché, pourront être poursuivies, a expliqué la source. D'autres sont susceptibles, au cas par cas, d'intéresser des banques, a-t-elle indiqué, citant notamment le crédit aux cheminots par le biais de la Société anonyme de crédit immobilier des chemins de fer (Socrif), qui fait partie du CIF.

Au sujet de l'accès au crédit des primo-accédants à revenu modeste, cœur de cible du CIF, Bercy « sera très attentif au fait que cette clientèle continue d'être servie », a assuré la source. Dans la mesure où cette clientèle est rentable, comme l'illustre la situation bénéficiaire du CIF au premier semestre 2012, « des banques vont entrer sur ce marché », prévoit la source, rappelant que la Banque postale et le Crédit Foncier s'adressent déjà à cette catégorie d'emprunteurs.

Une nouvelle équipe dirigeante, composée de personnalités extérieures au CIF, devrait être mise en place prochainement pour appliquer la stratégie redéfinie du groupe. Bernard Sevez avait été nommé PDG fin août par le conseil d'administration en remplacement de Claude Sadoun, dirigeant historique du CIF.

Concernant la garantie apportée par l'Etat, à hauteur de plus de 20 milliards d'euros, la source a précisé qu'elle n'était pas effective à ce jour et ne permettait pas encore à l'établissement d'emprunter sur les marchés pour se refinancer. Le calibrage des garanties (montant et coût) est actuellement en cours de discussions avec Bruxelles, a expliqué la source. « Le marché se satisfait aujourd'hui de l'annonce de la garantie, mais il faut que cela se fasse vite », a commenté la source. Les éléments techniques de la garantie figureront dans le projet de loi de finances 2013, a-t-elle précisé.