Passer de 3 à 5 millions de clients et s’installer dans une dizaine de pays européens : c’est l’objectif à 5 ans de Banque Casino, rebaptisée cette semaine Floa. Avec un levier pour y parvenir : le paiement fractionné en x3, x4 et maintenant x10. Les explications de Marc Lanvin

Marc Lanvin, directeur général adjoint de Banque Casino

Marc Lanvin est directeur général adjoint de Floa

Marc Lanvin, ce n’est pas tous les jours qu’une banque change de nom. Et pour cause : c’est une opération complexe et coûteuse. Pourquoi ce choix ?

Marc Lanvin : « C’est assez simple : certains de nos partenaires ou futurs partenaires sont aussi des concurrents du groupe Casino, qui est présent sur de nombreux marchés. La présence de Casino dans notre nom posait donc question. Par ailleurs, la marque ne fonctionne pas à l’étranger, où l’enseigne Casino n’est pas connue. Au contraire : elle renvoie aux jeux d’argent, pas très rassurant pour une banque. Ce nom était donc devenu un obstacle. »

Pourquoi Floa ?

Marc Lanvin : « Nous voulions un nom simple et facile à intégrer, qui reflète bien ce que nous sommes devenus : une fintech 100% digitale. Floa se rapproche de « fleur », et de la marguerite, qui est l’emblème historique du groupe Casino et que nous utilisons pour notre nouveau logo. Enfin, il a l’avantage de se prononcer facilement et de la même façon dans toutes les langues occidentales. »

Lire aussi : Banque Casino devient Floa Bank

Il est donc à même d’accompagner vos ambitions hors de France…

Marc Lanvin : « Effectivement. Depuis 2010, nous affichons 20% de croissance chaque année, et nous comptons désormais plus de 3 millions de clients en France. L’objectif d’ici 2025 est de maintenir ce rythme de croissance et d’être présent dans une dizaine de pays, à commencer par l’Espagne et la Belgique cette année. Nous représentons entre 25 et 35% du marché des facilités de paiement en France. Ailleurs en Europe, il y a de la place à prendre. Nous allons donc continuer à accompagner la révolution du paiement en Europe.

Que voulez-vous dire par « révolution du paiement » ?

Marc Lanvin : « La facilité de paiement est devenue un must have, tous les commerçants s’y mettent. Ils n’ont d’ailleurs pas le choix : 8 clients sur 10 se disent prêts à changer d’enseigne pour pouvoir accéder à des facilités de paiement (1). Elle a de nombreux avantages : elle améliore le taux de conversion et le panier moyen, et permet d’éviter qu’un client se retrouve bloqué dans le tunnel d’achat parce qu’il n’a pas l’argent sur son compte à l’instant T, ou qu’il est limité par ses plafonds de carte. »

Ce changement de nom marque une étape importante de l’histoire de la banque. Quelles ont été les autres ?

Marc Lanvin : « La première, évidemment, a été la naissance de la banque, en 2001, c’est-à-dire dans ce millénaire : Floa est digitale depuis l’origine, nous ne venons pas du papier ! Le groupe Casino a souhaité créer une banque pour faciliter les achats dans ses hypers et supermarchés Casino. À l’époque, les hypers vendaient encore beaucoup de produits non-alimentaires : de l’informatique, de l’électronique, de l’électroménager, etc. Comme un symbole, c’est à peu près au même moment que Casino a racheté Cdiscount, son supermarché en ligne. »

Un autre jalon important, j’imagine, a été l’arrivée au capital du grand groupe bancaire, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui a racheté 50% de Banque Casino, en 2011…

Marc Lanvin : « Oui. C’est notamment sous la houlette du Crédit Mutuel Alliance Fédérale que nous sommes passés des cartes de fidélité embarquant du crédit renouvelable à de véritables cartes de paiement Mastercard. »

Vous êtes devenus un des leaders du marché du paiement fractionné (x3, x4, x10, x36, etc.). Pourquoi cette spécialisation ?

Marc Lanvin : « L’acte fondateur remonte à fin 2013, quand Cdiscount nous a demandé d’améliorer son parcours d’achat, en intégrant notamment une option de paiement en 4 fois qui soit aussi simple qu’un paiement en une fois. Depuis, cette manière de payer a connu une très forte croissance, que nous avons accompagnée par de très importants investissements, afin d’être capable de traiter de gros volumes de demandes de crédits et de cartes bancaires, grâce à la signature électronique et à l’envoi de pièces en format numérique. Pour vous donner un ordre d’idées, le Black Friday, le pic de l’année pour nous, ce sont 10 000 cartes Cdiscount distribuées sur une journée, et un record de 60 000 paiements fractionnés en une heure ! »

En savoir plus sur le prêt personnel de Floa Banque

(1) Source : « Les Français et l’évolution des moyens de paiement », étude réalisée par Opinion Way pour Banque Casino, juin 2020.