D’après les barèmes des banques, les taux d’intérêt des prêts immobiliers vont être un peu plus bas en août qu’en juillet. Cette bonne nouvelle ne doit pas vous faire oublier de négocier votre crédit.

Après une remontée en avril et en mai, les taux immobiliers sont en baisse depuis juin. En juillet, toutes durées confondues, ils ont diminué, en moyenne, de 0,04 point, à 1,25% hors assurance, d’après l’Observatoire du Crédit Logement/CSA. Pour août, à la lecture des nouveaux barèmes des banques, les courtiers immobiliers estiment que cette tendance va se poursuivre.

« Alors que beaucoup de Français sont déjà en vacances, les taux des crédits immobiliers affichent à nouveau des légères baisses », explique ainsi Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux. D’après cette dernière, les barèmes sont, pour août, en repli de 0,10 point pour un prêt sur 20 ans et même de 0,15 point sur 15 ans. « Quelques banques ont communiqué des baisses limitées de leurs grilles, mais ceci n’a pas eu, ce mois-ci, d’impact sur le baromètre », relativise un peu le courtier Emprunt Direct.

Les taux immobiliers moyens pour août 2020

Concrètement, les particuliers qui s’apprêtent à solliciter leur banque pour un prêt immobilier vont en moyenne se voir proposer :

  • Sur 15 ans : 1,10% selon Meilleurtaux, 1,35% selon Emprunt Direct, 1,25% selon Cafpi
  • Sur 20 ans : 1,30% selon Meilleurtaux, 1,50% selon Emprunt Direct, 1,45% selon Cafpi
  • Sur 25 ans : 1,65% selon Meilleurtaux, 1,75% selon Emprunt Direct, 1,65% selon Cafpi

Ces taux moyens ont été calculés par les courtiers sur la base des barèmes que leur ont transmis les banques. A ce stade, ces taux n’ont fait l’objet d’aucune négociation entre le client, le courtier et la banque. Ils ne tiennent pas compte du coût de l’assurance emprunteur.

Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, voit notamment dans ces baisses le signe que les banques veulent rattraper les deux mois de confinement : « cette période estivale est habituellement propice à la réalisation des projets immobiliers, elle arrive juste après le déconfinement et permet aux banques de rattraper une partie du retard de production provoqué par la pandémie de Covid-19 », avance-t-il.

Des décotes de 0,40% obtenues après négociation

En revanche, pour les meilleurs dossiers – les acheteurs qui combinent haute rémunération et apport conséquent supérieur à 20% du montant du bien -, les conditions d’emprunt restent stables ce mois-ci. « Mais les taux d’intérêt étaient déjà repassés sous la barre des 1% en juillet et s’y maintiennent, souligne Maël Bernier. Ainsi ces excellents dossiers peuvent obtenir pour des financements de résidence principale des crédits autour de 0,80% sur 15 ans et 0,95% sur 20 ans », détaille la directrice de la communication du courtier Meilleurtaux.

Pour ces ménages aisés, comme pour les emprunteurs plus modestes, les meilleures décotes s’obtiennent généralement après discussion. « On observe un creusement de l’écart entre les taux affichés et les taux réellement pratiqués. Cafpi a négocié des taux en moyenne inférieurs de 0,40% sur toutes les durées avec ses banques partenaires », souligne en ce sens Philippe Taboret.

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Attention aux vacances d'été

Mais, dans cette quête aux meilleures conditions d’emprunt, la période estivale est l’ennemi des ménages. Très sollicités au printemps pour traiter l’afflux colossal de demandes de prêts garantis par l’Etat des entreprises, les banquiers sont partis en vacances. « Nombre de banques n'ont pas, en ce début du mois d’août, de cellules disponibles pour le traitement des dossiers. Si le phénomène se généralisait de manière trop durable, ceci serait de nature à compromettre la dynamique de production de crédit à l’habitat, qui avait eu tendance à repartir après le confinement », redoute Alban Lacondemine, président d’Emprunt Direct.

Dans ce contexte, pour éviter de perdre la maison ou l’appartement visé si l’emprunteur ne parvient pas à obtenir un financement, les courtiers recommandent de jouer sur la condition suspensive présente dans le compromis de vente en rallongeant le délai imparti. Celui-ci est généralement de 45 jours. « Je ne saurais que trop conseiller de prévoir un délai de 3 mois jusqu’à la signature définitive afin de laisser le temps de monter le dossier de financement sans stress », suggère ainsi Maël Bernier.

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