Depuis près d’un mois, les crédits immobiliers ne quittent plus le devant de la scène. Hausse des taux ? Stabilisation ? Nouvelle baisse ? Les messages contradictoires s’amoncellent. Le signe, aussi, d’un marché plus concurrentiel que jamais.

« Une douzaine de banques ont remonté leurs taux de crédit en juin. » Le réseau de coutiers en prêt immobilier VousFinancer a diffusé ce mardi cette information, assez largement relayée dans les médias. Selon le communiqué de ce réseau, plus de dix banques, « nationales ou régionales », ont augmenté leurs taux de « 0,05 à 0,30 point » depuis la mi-mai. Sandrine Allonier, la responsable relations banques de l’enseigne, souligne ainsi que « le mouvement de hausse semble enclenché », d’autres établissements ayant « déjà annoncé » qu’ils « augmenteraient leurs taux dans les prochaines semaines ».

Le message, exprimé plus ou moins clairement selon les courtiers, est en substance : les taux fixes ont atteint leur plus bas (2,34% en avril 2015 selon la Banque de France contre 3,23% en janvier 2014), ils vont désormais remonter, donc c’est le moment d’acheter ou de renégocier. Car les courtiers en crédit immobilier ont fort logiquement intérêt à pousser les emprunteurs potentiels à passer à l’acte. Mais depuis près d’un mois, les courtiers eux-mêmes se contredisent quant aux évolutions des taux. En témoigne le tweet de Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, qui relativise les informations mises en avant par son concurrent VousFinancer :

Et Meilleurtaux d’envoyer un communiqué dès le lendemain, titré : « La fête est finie ? Oui mais… pas de panique. » Ce réseau insiste dans son texte sur l’aspect non généralisé du mouvement haussier, qui concerne selon lui certaines banques, et uniquement certains profils. Même son de cloche pour le réseau Cafpi dans sa dernière « météo des taux » : ce courtier n’hésite pas, pour sa part, à parler de « fausse alerte » concernant la remontée. Cafpi avance ainsi un taux moyen de 2,36% pour un prêt sur 20 ans contre 2,40% au mois de mai. Selon Empruntis, le « taux de marché » sur 20 ans est lui resté stable à 2,35% au mois de juin. Conclusion : que certaines banques remontent ou non leur barème, les taux restent globalement extrêmement bas.

Un secteur de plus en plus concurrentiel

Cette guerre de communication, entre courtiers, illustre bien la tendance actuelle du marché du crédit immobilier, de plus en plus concurrentiel. Ces dernières années, plusieurs nouveaux réseaux de courtiers ont d’ailleurs vu le jour. De nouveaux acteurs apparaissent aussi sur ce segment du côté des prêteurs. La banque en ligne ING Direct en est l’exemple le plus récent. L’objectif de la banque orange : recruter de nouveaux clients. Pour cela, ING Direct a ajouté le rachat de crédit à son offre ce jeudi, car « la possibilité de renégocier son crédit immobilier fait partie des motivations principales pour changer de banque », explique la directrice générale Sophie Heller dans le communiqué d’annonce. Après Boursorama et ING Direct, d’autres banques en lignes sont attendues prochainement sur ce marché.

Baisser le coût total du crédit grâce à l’assurance

Mais, lorsque l’on emprunte, pour diminuer la facture, tout ne se joue pas uniquement au niveau du taux de crédit. L’assurance de prêt représente désormais 40% du coût total de l'emprunt selon une étude récente, contre 19% en 2011. Le tarif de l’assurance emprunteur n’a pas augmenté mais son poids relatif dans le coût total du crédit a grimpé sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt. Dès lors, comment optimiser son dossier de financement ? Première solution : opter pour une assurance de prêt en délégation, c’est-à-dire autre que celle proposée par la banque. Une option qui peut permettre de réduire le coût par deux ou trois, mais avant tout pour les « meilleurs » profils (jeunes, non-fumeurs, etc.). Deuxième solution, qui convient aussi bien pour une assurance déléguée que pour le contrat proposé par la banque : définir sa couverture au plus juste en jouant avec les quotités et garanties de l’assurance.

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