Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a annoncé samedi soir que l'Etat « accordera sa garantie au Crédit Immobilier de France », établissement spécialisé dans le crédit immobilier qui connaît actuellement des graves difficultés financières.

« Pour permettre au groupe CIF de respecter l'ensemble de ses engagements, l'Etat a décidé de répondre favorablement à sa demande de lui octroyer une garantie. Cette garantie sera mise en place sous réserve de l'autorisation de la Commission Européenne et du Parlement, qui sera saisi dans le cadre de la plus prochaine loi de finances », indique le communiqué de Bercy.

« Le modèle économique du groupe repose en effet sur un financement faisant presque exclusivement appel au marché. Ce modèle très spécifique, fragilisé par la crise, est remis en cause par les nouvelles normes prudentielles Bâle III », ajoute le communiqué. Le CIF tentait depuis plusieurs mois de s'adosser à une banque pour sortir de l'étau dans lequel l'avait placé la décision de l'agence de notation Moody's de baisser de trois crans la note du CIF, le coupant de son accès au financement.

Une échéance de 1,75 milliard en octobre

L'établissement doit notamment faire face à des échéances de 1,75 milliard d'euros en octobre. « Conscients de ces fragilités, les pouvoirs publics ont encouragé les dirigeants du groupe CIF à rechercher un adossement depuis plusieurs années. Les dirigeants du CIF ont mis en place en juin 2012 un processus ouvert, afin de trouver un repreneur », rappelle Bercy. Mais « cette tentative n'a toutefois pas abouti », indique le ministère.

« L'Etat a pris acte de la nomination de Bernard Sevez en qualité de nouveau PDG et de Patrick Amat en qualité de directeur général délégué ainsi que du départ de l'ancien dirigeant du CIF (Claude Sadoun, ndlr), en faisant valoir ses droits à la retraite », ajoute le communiqué. Bercy souligne que « 'Etat s'attend à ce que l'ancien dirigeant du CIF renonce à toute indemnité ».