Selon la dernière édition du baromètre sur le financement et l'accès au crédit des PME réalisé par l'Ifop pour le cabinet KPMG et le syndicat patronal CGPME, près de 86% des dirigeants français de PME se disent « inquiets » pour l'économie du pays, un niveau record depuis trois ans.

Pour la quatorzième édition de ce baromètre, l'IFOP a interrogé en mai et en juin plus de 400 dirigeants d'entreprises françaises employant de 10 à 500 salariés sur leur financement et leur accès au crédit.

Entre mai et juin, l'inquiétude des patrons de PME pour l'économie française a enregistré une hausse de 13 points par rapport au mois de mars et près de deux fois plus de dirigeants se déclarent « très inquiets ». Autre signe de pessimisme, plus de la moitié des dirigeants interrogés (56%, +12 points) se déclarent inquiets pour leur activité en 2012, dont 12% « très inquiets » (+8 points).

De manière générale, les hausses sur les coûts ou les prix des fournisseurs affectent 61% des PME, puis vient la baisse du chiffre d'affaires (46%). Les difficultés avec leur assureur crédit sont en revanche moins ressenties (6%). « Malgré le contexte économique incertain, il semble que ce pessimisme ne soit pas la conséquence directe des difficultés affectant la zone euro : en effet, près des trois quarts (73%) des PME ne se sentent pas impactées de façon importante par la situation économique en Europe », relève KPMG et la CGPME dans leur communiqué.

Resserrement des conditions de crédit

La morosité ambiante s'explique notamment par le fait que 73% des patrons de PME constatent un durcissement des conditions de financement des banques (contre 68% sur la période précédente), remarque le baromètre IFOP. Si les besoins de financement ont augmenté pour soutenir le développement et la trésorerie, l'accès au crédit s'est en revanche resserré. Plus du tiers (68%) des PME ont au moins un besoin de financement (contre 60% en mars), mais 30% estiment que la situation économique a des impacts négatifs sur leurs demandes de prêt.

Pour 75% des dirigeants interrogés, l'instauration d'un taux d'imposition réduit sur les sociétés en contrepartie d'une affectation en fonds propres d'une part des bénéfices permettrait de faciliter le financement des entreprises (contre 80% en mars).