« CB minimum 15 euros ». Autrefois courant, ce type d'affichage a tendance à disparaître des caisses des petits commerces. Sauf de celles des buralistes, qui perpétuent la tradition. Il y a une raison à cela, même si elle est discutable.

Acheter une baguette, un sandwich, une bouteille d'eau avec sa carte bancaire, c'est désormais possible. Mais un magazine ou un paquet de cigarettes, c'est beaucoup plus compliqué.

Alors que la majorité des petits commerçants accepte désormais les paiements par carte dès un euro, les buralistes font de la résistance, surtout dans les grandes villes. Notamment à Paris, où certains d'entre eux fixent un seuil de 30 euros pour pouvoir utiliser sa carte, rapporte Le Parisien. Une pratique légale, si ce prix plancher est clairement affiché à la caisse du point de vente. Seul le refus des espèces est strictement interdit.

Non, les commerçants n'ont pas le droit de refuser vos pièces et vos billets

Objectif cash

L'objectif est clair : il s'agit d'encourager les clients à opter pour les espèces ou, à défaut, à consommer plus. Dans le cas des buralistes, ce montant minimum est généralement indexé sur le prix du paquet de cigarettes, contraignant le fumeur dépourvu d'espèces à acheter deux paquets au lieu d'un, ou à compléter son panier par un journal, un jeu ou une confiserie. Cela ne suffit toutefois pas à expliquer pourquoi la pratique est nettement plus répandue chez les buralistes que chez les autres commerçants.

L'origine de cette exception est ailleurs : dans la nature des biens distribués. Les buralistes, en effet, ne sont pas maîtres de leurs prix de vente. C'est l'Etat, par exemple, qui fixe le prix des cigarettes et la commission nette du commerçant (8,15%). Impossible, donc, de jouer sur la marge pour amortir le coût du paiement par carte.

Accepter la carte a un coût

Car il faut le rappeler : accepter la carte n'est pas gratuit, loin de là. Outre le prix de la location du terminal de paiement électronique (TPE), les banques facturent à chaque paiement des frais. Ils intègrent leur propre rémunération, mais aussi les commissions d'interchange (0,2% ou 0,3%, selon les cartes) et les frais d'accès aux réseaux CB, Visa ou Mastercard. « Je paie tout de même 500 à 600 euros par mois de commission à ma banque auxquels s'ajoutent 40 euros de location du terminal de paiement », explique ainsi un buraliste au Parisien.

Ce choix de gonfler l'addition pour amortir ces coûts est pourtant de plus en plus discutable. Il pouvait se comprendre à l'époque où les frais facturés par les banques comportaient une part fixe, qui pesait proportionnellement plus lourd sur les petits montants. Sous la pression des pouvoirs publics, cette pratique a aujourd'hui été abandonnée, au profit de frais intégralement proportionnels.

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