C’est le genre de mésaventure qu’on veut tous éviter : se retrouver bloqué à un péage ou à la sortie d’un parking parce que notre carte bancaire ne se passe pas. Voici pourquoi cela peut arriver, et quelles sont les cartes qui vous exposent.

Pourquoi certaines cartes ne passent pas bien aux péages, aux parkings ou en avion ?

Un rappel pour commencer : toutes les cartes bancaires ne fonctionnent pas de la même façon. Leurs usages sont en effet encadrés par des paramètres assez complexes qui vont définir les cas de figure où le paiement sera accepté, et ceux où il sera refusé. Ces paramètres sont le résultat de choix opérés par les banques, qui cherchent généralement à concilier confort d’usage pour le porteur, sûreté face à la fraude et prévention des dérapages budgétaires. Le curseur entre ces trois objectifs va ainsi être placé différemment, selon l’âge du client, son profil socio-économique, la gamme et le réseau de paiement qu’il a choisi pour sa carte, etc.

Pour sécuriser l’usage de leurs cartes, les banques peuvent notamment jouer sur leur capacité à accepter :

  • les paiements sans code secret, avec usage de la bande magnétique plutôt que la puce ;
  • les paiements dits « hors ligne » ou « offline », c’est-à-dire sans contrôle du solde du compte et/ou des plafonds de paiement.

Certaines cartes sont ainsi conçues pour refuser ces deux types de paiement, ou l’un des deux. En général, cela ne posera pas de problème. En France, la grande majorité des terminaux de paiement sont en effet conçus pour interroger la puce de la carte et authentifier les paiements grâce au code PIN. Ils sont aussi de mieux en mieux connectés, et donc capables d’interroger rapidement la banque du porteur pour obtenir un feu vert.

Il existe toutefois des cas de figure où ce n’est pas le cas. Aux automates des péages par exemple : pour aller vite et éviter les embouteillages, ils sont souvent conçus pour valider le paiement sans code et sans vérification du solde. Toute dépend ensuite du choix fait par le gestionnaire d’autoroute : s’il choisit de « forcer » le paiement et donc de prendre à sa charge le risque d’un éventuel impayé, toutes les cartes passeront. S’il ne le fait pas, les plus restrictives d’entre elles, celles qui imposent le recours au code et au contrôle de solde, obtiendront un refus de paiement.

Le même cas de figure peut se produire aux automates situés à la sortie des parkings payants, mais aussi aux endroits où la connexion est complexe et/ou coûteuse : dans un moyen de transport, un avion ou un train par exemple. Et bien sûr, dès qu’un terminal de paiement est hors ligne, soit nativement (ce qui est rare), soit parce qu’il est confronté à une panne de réseau.

Attention aux cartes d’entrée de gamme !

Quelles sont les cartes qui vous exposent à ce type de refus de paiement ? Rassurez-vous : elles sont relativement rares. Nous avons fait le tour des principales enseignes bancaires pour voir celles qui proposaient encore des cartes sans tolérance au hors ligne. Il s’agit à chaque fois de cartes à autorisation systématique (CAS), proposées en entrée de gamme, ciblant donc des clients sensibles au prix et cherchant à éviter les découverts.

Voici une liste des cartes à éviter dans les principales enseignes bancaires :

  • Visa Electron chez BNP Paribas ;
  • Visa Welcome chez Boursorama Banque ;
  • Mastercard Online et Maestro au CIC ;
  • L’Autre Carte (Maestro) et Mastercard Online au Crédit Agricole ;
  • Visa Electron au Crédit du Nord ;
  • Mastercard Online et Maestro, Visa Online au Crédit Mutuel ;
  • Realys (Visa Electron) à La Banque Postale ;
  • Visa à autorisation systématique chez Monabanq.

S’ajoutent à cette liste, cette fois dans l’ensemble des banques, les cartes bancaires dédiées à trois types de clientèle :

Des cartes à autorisation quasi-systématique dans certaines banques

Pour éviter à leurs clients le désagrément de refus de paiement, certaines banques ont fait le choix de proposer des cartes à autorisation quasi-systématique, y compris en entrée de gamme. C’est le cas, notamment, des banques du groupe BPCE (Caisses d’Epargne, Banques Populaires, etc.) mais aussi de certaines banques en ligne : ING Essentielle, Hello One, Boursorama Ultim, Fortuneo Fosfo

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Que signifie ce « quasi » ? Tout simplement que ces cartes, qui sont conçues pour fonctionner « online », en contrôlant systématiquement le solde du compte et/ou le plafond de paiement, ont une tolérance au « offline » : elles sont capables de laisser passer un paiement même si le contrôle du solde est impossible, quelle qu’en soit la raison. Attention : cette poche offline est plafonnée, et ce plafond peut varier, selon les enseignes, de quelques dizaines à quelques centaines d’euros.

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Pas de problème avec les cartes classiques et premium

Quant à la majorité des cartes émises par les banques françaises, elles ne doivent pas poser de problème dans les cas de figure déjà évoqués. Elles sont en effet conçues pour tolérer les paiements hors ligne. C’est le cas des cartes CB Visa Classic et Premier, et CB Mastercard Standard et Gold, qu’on retrouve généralement dans les offres bancaires moyenne et haut de gamme. Lorsqu’elles sont utilisées en France, ces cartes dites co-badgées - car capables de fonctionner à la fois sur le réseau français CB et les réseaux internationaux Visa ou Mastercard - sont même souvent réglées pour préférer le offline, de façon à accélérer les paiements en magasin.

Les nouvelles générations de cartes haut de gamme des banques en ligne (Visa Ultim chez Boursorama Banque, Mastercard Intégrale chez ING) et des néobanques (N26 You et Metal, Revolut Premium et Metal, Orange Bank Premium, etc.) sont elles conçues pour préférer le online. Elles disposent toutefois d’une tolérance au offline suffisamment larges pour couvrir la plupart des cas de figures.

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