C'est une nouvelle option offerte à l'ouverture d'un compte BoursoBank : vous pouvez désormais choisir de vous passer de carte bancaire plastique avec, à la clé, une ristourne tarifaire. Attention, toutefois, à bien peser le pour et le contre.

Quel est le moyen de paiement qui progresse le plus actuellement en France ? La réponse est claire : il s'agit du smartphone. En 2021 et 2022, derniers chiffres de la Banque de France disponibles, les paiements sans contact par mobile ont progressé respectivement de 171% puis 137% sur un an. Ils représentaient 6% des paiements en point de vente physique en 2022, et un paiement sans contact sur 10. En clair, après avoir végété pendant des années, suscitant même une certaine méfiance, Paylib (lancé en 2013), Apple Pay (en 2016) et consorts ont trouvé leur public.

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Cette tendance n'a pas échappé à BoursoBank, la banque française qui capte actuellement (et de loin) le plus de nouveaux clients : 412 000 sur le seul 3e trimestre 2023. Les deux tiers d'entre eux, désormais, ont moins de 30 ans. Trois fois sur quatre, ces derniers ajoutent leur carte bancaire dans leur téléphone et l'utilisent pour payer. Plus signifiant encore, c'est aussi le cas de la moitié des plus de 30 ans.

Le 100% dématérialisée en option

Ces statistiques ont donné une idée à BoursoBank : pourquoi ne pas proposer à celles et ceux qui le souhaitent de se passer totalement de carte bancaire plastique pour se contenter de sa version dématérialisée ? C'est l'option qui a été intégrée aujourd'hui au parcours d'ouverture de compte de la banque en ligne. En échange, BoursoBank fait sauter la condition d'utilisation qui pèse sur les comptes Welcome et Ultim, facturés respectivement 5 et 9 euros lorsqu'aucun paiement par carte n'est effectué au cours du mois. Le prix de la formule haut de gamme Metal passe, lui, de 9,90 à 5,90 euros par mois.

Un avantage pour le client qui est la contrepartie de l'économie réalisée par BoursoBank. Dans ce cas de figure, la banque en ligne échappe, en effet, au coût de fabrication et d'envoi de la carte physique. A combien cela se chiffre-t-il ? Le prix précis négocié par BoursoBank est confidentiel. « Cela va de quelques euros pour une carte en PVC à quelques dizaines d'euros pour une carte en métal », détaille tout de même Xavier Prin, le directeur marketing de la banque en ligne.

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La mort de la carte plastique ?

Ce compte sans carte bancaire n'est pas tout à fait une première. Voilà longtemps que la carte plastique est devenue optionnelle dans les offres d'entrée de gamme de la néobanque d'origine allemande N26 et de l'application de paiement Lydia. L'initiative de BoursoBank - plus de 5 millions de clients en France, dont une petite moitié l'utilise en banque principale - est d'un tout autre retentissement, puisqu'elle couvre l'ensemble de sa gamme.

Alors, BoursoBank veut-elle la mort de la carte bancaire en plastique ? Xavier Prin s'en défend : « La carte bancaire physique finira par disparaître un jour, mais ce n'est évidemment pas pour maintenant. Nous souhaitons nous inscrire dans une tendance, pas faire basculer tous nos clients vers la carte dématérialisée. Car nous sommes conscients que l'absence de carte physique peut encore occasionner de la gêne pour le porteur. »

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Principal écueil : l'accès à l'argent liquide. Sans carte, en effet, difficile d'effectuer des retraits dans les distributeurs automatiques de billets (DAB), rarement adaptés à l'âge du mobile et sans contact. En consultant ses statistiques, BoursoBank a toutefois fait un autre constat : les moins de 30 ans retirent très peu. Le chiffre moyen est « de l'ordre d'un retrait tous les 3 mois », développe Xavier Prin.

Autre gêne possible : les paiements aux automates, ceux qui permettent de payer son café, son parking ou son plein d'essence la nuit. Certains, déjà, autorisent les paiements sans contact. Mais ce n'est pas encore la norme et cela ne le deviendra sans doute pas avant des années. « Nos clients doivent choisir cette option en conscience et se sentir prêts à assumer les conséquences de leur choix », prévient Xavier Prin.

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