Les salariés d'Orange Bank étaient appelés à la grève jeudi, les syndicats craignant qu'une bonne partie des employés de la banque en ligne ne retrouvent pas de travail quand l'opérateur la fermera.

« C'est une journée positive », a indiqué à l'AFP la déléguée syndicale CFDT Orange Bank Gwladys Flory-Celini, avec « 60% des effectifs qui ont suivi la grève » selon elle, sur un effectif d'à peu près 650 salariés.

Orange a annoncé en juin la prochaine fermeture de sa banque, lancée en grande pompe par l'ancien PDG Stéphane Richard en 2017 sur la base d'activités bancaires rachetées à l'assureur Groupama et restées déficitaires.

Le groupe est entré en négociations avec BNP Paribas, qui devrait pouvoir reprendre une partie des 800.000 clients d'Orange Bank en France, mais ni ses activités ni ses salariés. Il a promis un « accompagnement exemplaire de l'ensemble (des) collaborateurs ».

Banque en ligne : 800 000 clients pour Hello bank, avant de doubler grâce au rachat d'Orange Bank ?

« La priorité pour Orange demeure l'accompagnement exemplaire de l'ensemble des salariés » dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), a indiqué une porte-parole à l'AFP. « Aujourd'hui ces discussions se poursuivent et nous ne souhaitons pas rentrer dans les détails à ce stade », a-t-elle ajouté.

Moins de 300 offres de reclassement, sur 650 salariés

Les propositions faites par la direction « ne sont pas des vraies propositions mais des mesurettes », estime Mme Flory-Celini. Selon elle, la direction n'a pour le moment proposé que 180 offres de reclassement « fermes, sécurisées » et 90 à « compétence égale ». Pour les autres, ce sera une offre « à prendre ou à laisser (...) pas forcément équivalente à vos qualifications ».

« Vous étiez conseiller bancaire, demain vous serez conseiller Sosh », la marque entrée de gamme télécom du groupe, a résumé la déléguée syndicale.

La direction « entend mettre en œuvre un PSE au rabais, visant à licencier au moindre coût le personnel et transférer habillement les clients à BNP Paribas en contournant les obligations liées au transfert d'un fonds de commerce », a dénoncé récemment la CFE-CGC, principal syndicat, évoquant « une fermeture violente ».

En particulier, les personnels du centre de relations clients d'Amiens sont, selon le syndicat, « particulièrement angoissés », et « peu d'entre eux s'imaginent devenir de simples vendeurs de téléphonie ». En outre, « le personnel des boutiques pour qui Orange Bank constituait une source de part variable est également impacté, sans qu'aucune compensation ne soit prévue, ce qui crée (...) une baisse significative de revenu les mettant en situation de stress », pointe la CFE-CGC.

La filiale d'Orange dédiée aux services financiers est déficitaire depuis sa création. Rien que l'an dernier, l'activité services financiers qui chapeaute Orange Bank a essuyé une perte de 200 millions d'euros.