Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a assuré mercredi qu'il n'était « pas question de modifier le calendrier » de l'interdiction à la location des passoires thermiques, après des propos publiés la veille dans « Le Parisien » dans lesquels il ouvrait au contraire la porte à un report.

« Il n'est pas question de modifier le calendrier tel qu'il a été déterminé, il s'agit simplement de réfléchir à la manière dont on peut être plus simple et plus clair pour nos compatriotes. Chacun sait que l'interdiction à la location des passoires dites G+ est déjà en cours de route, mais chacun sait aussi que ça pose un certain nombre de problèmes aux copropriétés », a déclaré Bruno Le Maire mercredi en conférence de presse, à l'occasion de la présentation du budget 2024.

Il a ainsi semblé revoir sa position après des critiques émises mercredi dans les rangs mêmes de la majorité, où certains appellent à l'inverse à une accélération du processus, telle la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) qui ne veut pas « renvoyer à la Saint-Glinglin » cette interdiction des passoires thermiques.

Dans Le Parisien, Bruno Le Maire avait indiqué qu'avec l'inflation, la donne avait changé, estimant qu'il fallait être « très pragmatique et regarder si on peut décaler les calendriers ».

« A titre personnel », « très favorable » à une révision du calendrier, « en particulier pour les copropriétés »

« Je considère que tout ce qui a été décidé avant la hausse des taux (d'intérêt, NDLR) mérite d'être regardé à nouveau à l'aune de cette crise. Ce qui était possible lorsque l'argent était disponible devient impossible avec des taux aussi élevés. Il faut être très pragmatique et regarder si on peut décaler les calendriers », avait-il dit lors de cet entretien au Parisien. Il s'était aussi dit, « à titre personnel », « très favorable » à une révision du calendrier, « en particulier pour les copropriétés », selon ses propos cités dans Le Parisien.

La loi Climat et Résilience, promulguée le 24 août 2021, prévoit l'interdiction à la location dès le 1er janvier 2025 des logements classés "G" et en 2028 de ceux classés "F" par le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE). Ce dernier ne se base plus sur les factures d'énergie, mais sur les caractéristiques du bâtiment (qualité de l'isolation, type de fenêtres, système de chauffage...).