Chaabi Bank, filiale de la Banque Populaire du Maroc, a annoncé lundi le lancement du premier compte courant bancaire en France compatible avec les principes de la charia, la loi islamique, et prévoit de proposer dès la fin de l'année une offre de prêt immobilier répondant aux mêmes principes.

Concrètement, la banque s'engage à ne pas verser d'intérêt sur les dépôts, ce qui est le cas dans la plupart des banques françaises. Elle séparera également ces dépôts du reste des fonds de la banque pour ne les utiliser que dans des produits et financements compatibles avec les principes de la finance islamique. L'établissement se soumettra, par ailleurs, à des contrôles et audits réalisés par « un comité de savants musulmans indépendants » pour garantir la conformité du compte courant aux préceptes islamiques.

Chaabi Bank s'est fixé pour objectif de convertir 10% de ses 300.000 clients résidents français, pour beaucoup d'origine marocaine, à ce nouveau compte, mais vise également les clients d'autres établissements. Des ouvertures de compte ont ainsi déjà été réalisées vendredi par des particuliers qui n'étaient pas clients de Chaabi Bank jusqu'ici, a indiqué Amine Alami, directeur du développement de l'établissement, précisant que l'offre n'est disponible que depuis jeudi.

Cotisation annuelle de 78 euros

Les tarifs pratiqués se situent peu ou prou dans la moyenne du marché, avec une cotisation annuelle de 78 euros avec l'ensemble des services de base liés à un compte courant ainsi qu'une carte Visa internationale. « On a tout fait pour être le plus compétitif possible », a expliqué M. Alami. Les marques d'intérêt et les premières ouvertures concernent essentiellement des clients aux revenus plus élevés que la moyenne, a-t-il précisé.

Chaabi Bank compte 17 agences en France, dont 7 en région parisienne, et prévoit d'en ouvrir prochainement 3 nouvelles. Outre le compte courant, Chaabi entend lancer en fin d'année une offre de crédit immobilier à court terme (4 ou 5 ans) fidèle aux principes de la charia, avant de proposer, au second semestre 2012, un prêt de maturité plus longue.