Le dispositif de la Médiation du crédit, créé fin 2008, a été prolongé lundi de deux ans jusque fin 2012 par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui a confié au Médiateur Gérard Rameix une mission sur le crédit aux très petites entreprises (TPE), selon un communiqué.

Créée en octobre 2008, la Médiation du crédit a contribué à débloquer près de 3,4 milliards d'euros de crédit et « à conforter dans leur activité » 13.500 sociétés, employant 235.000 salariés. « Tout le monde a demandé à ce que le processus de médiation se poursuive », a assuré Mme Lagarde, lors d'un point de presse organisé à l'occasion de la signature de la prolongation du dispositif.

Mission à propos des TPE

En marge de cette signature, la ministre a indiqué avoir missionné M. Rameix pour qu'il fasse des propositions pour améliorer l'accès au crédit des TPE. Il remettra son rapport en juin. Selon de premières statistiques fournies par la Banque de France, les encours de crédit de moins de 25.000 euros aux TPE constituées en société ont baissé en 2010 de 9%, par rapport à 2008, et de 16% par rapport à 2007.

Le secrétaire d'Etat aux Petites et moyennes entreprises (PME) Frédéric Lefebvre, également présent, a estimé qu'il fallait prendre ces chiffres « avec beaucoup de réserves », parce qu'ils n'intègrent pas les données portant sur les entrepreneurs individuels. « Cela montre simplement qu'il y a une tendance », a-t-il expliqué, jugeant qu'il est « très important » de se doter d'un indicateur « fiable » sur le sujet.

Il a néanmoins ajouté qu'en interrogeant des représentants de TPE sur le terrain, « on voit que les difficultés sont là pour obtenir des crédits qui sont souvent des crédits de 5, 6 ou 10.000 euros, qui sont indispensables soit pour sauver l'entreprise soit pour profiter de la sortie de crise ». « Je confirme qu'une première approche statistique assez générale semble montrer que ces crédits-là vont moins vite que les autres », a renchéri M. Rameix.

« J'espère que dans quelques mois, on y verra plus clair », a-t-il dit. « La FBF (Fédération bancaire française) est tout à fait d'accord pour travailler sur le sujet pour qu'on ait un instrument de mesure » probant, a commenté son président François Pérol.