La Médiation du crédit, destinée à faciliter les négociations entre les entreprises et les banques, a permis de préserver plus de 6.000 emplois en Seine-Saint-Denis depuis sa mise en place fin 2008, principalement dans le secteur des services.

Près de cinq cents entreprises ont eu recours au dispositif, ce qui a permis de préserver 6.321 emplois dans le département, où dominent les TPE et PME, a indiqué lundi Gérard Morton, le Médiateur départemental du crédit, lors d'une conférence de presse à la préfecture à Bobigny. Il s'agit à 40% d'entreprises du secteur des services, à 28% du commerce, à 18% du BTP et à 14% de l'industrie, une répartition comparable à celle qui prévaut au niveau national.

Depuis janvier, 41 dossiers ont été constitués, en majorité d'entreprises du BTP, a précisé Gérard Morton. Au plus fort de la crise en 2009, le département avait enregisté une moyenne de 15 saisines par mois, a-t-il comparé.

Parmi les exemples d'intervention réussie, Les Ateliers Polybe et Malet (tapissiers-décorateurs), une PME de Stains qui s'était retrouvée en difficulté après la faillite d'un de ses importants clients et le refus d'un autre d'honorer une commande. Ou la jeune pousse Dualo, de La Courneuve, qui a conçu un instrument de musique original mais qui s'était vue refuser un prêt par sa banque faute d'avoir encore vendu son produit, pourtant médaille d'or du concours Lépine.

Les recours au médiateur en repli

Au niveau national, le nombre de saisines s'est élevé à 3.046 depuis janvier, un chiffre d'ores et déjà en recul par rapport à 2013 (4.813). Pour Jeanne-Marie Prost, la Médiatrice nationale du crédit, ce recul prouve que la médiation « a fait école » et que chefs d'entreprise et banques ont moins besoin d'avoir recours à un tiers. Mais il témoigne aussi que le principal problème actuel n'est pas le financement, mais « la croissance ».

« Ce que nous disent les chefs d'entreprise, c'est qu'il n'y a pas assez d'activité, de visibilité et que les marges sont trop serrées », et non qu'ils ont du mal à se financer, a affirmé Mme Prost, qui quittera la semaine prochaine ses fonctions. Au contraire, ce sont plutôt les banques qui ont tendance à démarcher les entreprises en ce moment, a-t-elle ajouté.