A partir du dimanche 19 avril, les banques vont devoir afficher clairement le montant des frais qu’elles facturent lors d’un paiement, d’un retrait ou d’un virement dans une devise européenne autre que l’euro. Notamment les frais de change, souvent cachés.

C’est une bonne nouvelle pour les voyageurs et pour tous ceux qui ont des proches à l’étranger. A partir de dimanche, les prestataires de services de paiement - les banques mais aussi les établissements spécialisés dans les transferts d’argent - vont devoir afficher clairement, en amont de la transaction, les frais additionnels facturés à l’occasion d’une opération en devises étrangères, que ce soit un virement, un paiement par carte bancaire, en magasin ou sur internet, ou un retrait en devises.

En clair, il s ‘agit de la fin des frais cachés, dénoncés de longue date par les associations de consommateurs et certains acteurs du marché. Les banques vont ainsi devoir afficher clairement le montant de leurs commissions, mais aussi et surtout le taux de change pratiqué. Le coût de ces frais de change pour les usagers français est estimé par Transferwise, une fintech spécialisée dans les transferts internationaux, à 1,5 milliard d’euros par an.

La mesure devrait notamment couper l’herbe sous le pied des prestataires de paiement pratiquant la conversion de change dynamique, qui consiste à proposer à un usager de payer ou de retirer dans sa devise d’origine plutôt que dans celle du pays où il se trouve. Une option rarement avantageuse, qui lui permet d’éviter des frais facturés par sa banque mais l’expose généralement à des taux de change prohibitifs.

Une portée encore limitée

La portée de la mesure, toutefois, reste limitée. Cet effort de transparence, qui entre en vigueur dimanche 19 avril, est en effet imposé par un règlement européen. Il ne s’applique donc que pour les transactions vers d’autres pays de l’Union européenne, et parmi eux vers ceux qui n’ont pas choisi l’euro comme monnaie : le Royaume-Uni (en attendant le Brexit définitif), la Pologne, le Danemark, la Hongrie, la République tchèque ou encore la Suède. Mais pas, par exemple, pour les transactions en dollars US ou en yens japonais.

Kristo Käärmann, co-fondateur de TransferWise, qui a activement milité pour ce nouveau règlement, espère toutefois qu’il ne s’agit que d’une première étape. Dans un communiqué, il incite ainsi vivement les banques « à appliquer la transparence pour toutes les transactions et pour tout le monde ».

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