Les fraudes aux moyens de paiement ont augmenté de 16,9% en volume et de 5,4% en valeur au premier semestre 2023, a indiqué jeudi la Banque de France, qui met particulièrement en garde contre les utilisations frauduleuses de chèques.

Quelque 4,1 millions d'opérations frauduleuses (+16,9% par rapport au premier semestre 2022) représentant un préjudice total de 628 millions d'euros (+5,4%) ont été enregistrées au premier semestre 2023, dans un contexte global d'augmentation des volumes de paiements (+8%).

Cela représente une goutte d'eau parmi les 16,1 milliards de transactions effectuées par virements, prélèvements, paiements par carte ou encore chèques sur la même période.

Du mieux sur la carte bancaire

Ces données, collectées par l'Observatoire de sécurité des moyens de paiement (OSMP) qui réunit, sous l'égide de la Banque de France, les pouvoirs publics, des banques et des consommateurs, confirment l'importante sécurité des paiements par carte.

« L'Observatoire se félicite de la baisse du taux de fraude sur la quasi-totalité des canaux d'initiation des paiements par carte », est-il indiqué dans son communiqué. L'organisme se réjouit « en particulier » que « le taux de fraude sur les paiements sur internet » poursuive sa baisse, grâce à « la mise en place de l'authentification forte ».

« Les paiements du quotidien », notamment sur terminal classique, « bénéficient d'un taux de fraude qui demeure très maîtrisé, globalement faible et stable sur le long terme », a ajouté lors d'une conférence de presse Denis Beau, président de l'OSMP.

Au premier semestre 2023, la carte représentait 93% des fraudes en volume, ce qui s'explique par le fait qu'il s'agit du « moyen de paiement préféré des Français » (61,9% des transactions). Si elle reste aussi le moyen de paiement le plus fraudé en valeur (256,5 millions d'euros), sa part ne constitue plus « que » 42% des montants fraudés.

Les virements et les chèques sont eux respectivement à l'origine de 24% et 29% des montants fraudés.

Le chèque, toujours aussi risqué

Le chèque, dont l'utilisation globale « poursuit sa lente décrue » (2,8% des transactions), « reste l'instrument de paiement qui présente le taux de fraude le plus élevé », met en garde la Banque de France, invoquant surtout l'utilisation « de chèques perdus ou volés ».

M. Beau a appelé les banques à « poursuivre leurs efforts » pour réduire cette fraude en favorisant le retrait des chéquiers en agence, moyen plus sûr que l'envoi. Il leur a aussi demandé de « simplifier les procédures » pour faire opposition, recommandant une manipulation « aussi fluide que sur la carte » et sans « excès de formalisme », certaines banques exigeant encore l'envoi d'un recommandé.

Fraude au chèque : vers la fin des envois de chéquiers par courrier ?