Le rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiements (OSMP) de la Banque de France, publié ce mardi, fait le point sur les moyens de paiement les plus fraudés. La carte bancaire et le chèque demeurent toujours très exposés à la fraude, même si elle est en baisse. En revanche, la fraude au virement est en forte hausse. Explications.
L'Observatoire de la sécurité des moyens de paiements (OSMP) de la Banque de France a publié ce mardi matin son rapport annuel avec les chiffres 2022 de la fraude sur les moyens de paiement.
Le montant total de la fraude a atteint 1,19 milliard d'euros en 2022, en baisse de 4% en volume comme en valeur. Mais cette évolution est très contrastée selon les moyens de paiement.
La carte bancaire
La carte bancaire reste le moyen de paiement préféré des Français, hors transaction en argent liquide. Sa part frise désormais les 60% et a progressé de 3 points en un an. Une croissance poussée notamment par le boom du paiement sans contact et du paiement par mobile.
Malgré cette hausse des transactions par carte, « le montant total de la fraude sur les cartes émises en France se stabilise à 464 millions d'euros, tout spécialement grâce à l'application sur l'ensemble de l'année 2022 des règles d'authentification forte pour les transactions réalisées sur Internet », explique le rapport. Le taux de fraude sur les transactions par carte a ainsi baissé de 0,059% en 2021 à 0,053% en 2022. Le montant moyen d'une fraude par carte est aujourd'hui de 63 euros. Dans le détail, le paiement par carte sur Internet reste toutefois le principal canal de fraude : 165 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement en moyenne.
En ce qui concerne le paiement sans contact, son taux de fraude progresse légèrement à 0,016%, tout en restant à un niveau très faible, soit 16 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement. « Cette légère hausse s'explique principalement par une recrudescence des vols de cartes utilisées pour quelques transactions inférieures au plafond de cinquante euros », indique le rapport.
Du côté du paiement mobile, il est sujet à de nombreuses fraudes également. « Les enrôlements frauduleux de cartes usurpées dans des applications mobiles en sont le principal motif », explique le rapport.
C'est le cas notamment pour la fraude massive dont sont victimes certaines utilisateurs d'Apple Pay. A la fin 2022, le taux de fraude sur mobile était de 0,061% avec 61 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement en moyenne. Après le paiement carte sur internet, il s'agit du 3ème canal de paiement le plus fraudé.
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Le chèque
Même si son taux de fraude recule à 0,073% (contre 0,079% en 2021), celui-ci reste encore le plus élevé parmi les différents moyens de paiement avec un montant de 73 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement en moyenne. En 2022, le montant des opérations frauduleuses par chèque a atteint 395 millions d'euros. Et le montant moyen de d'une fraude par chèque était de 1 813 euros.
« Compte tenu des niveaux toujours élevés de fraude, les utilisateurs doivent rester vigilants et les efforts doivent être durablement poursuivis par les acteurs de la filière. Des progrès sont encore attendus dans la sécurisation de l'envoi des chéquiers par voie postale et la simplification des procédures de mise en opposition des formules de chèque perdues ou volées », souligne le rapport.
Le virement
+ 9%. Le virement enregistre une nouvelle hausse annuelle des montants de fraude à 313 millions d'euros même si le taux de fraude reste extrêmement bas (0,001%) en raison de la valeur des montants échangés. En effet, le virement est le principal instrument utilisé par les entreprises et les administrations. Le montant moyen du virement fraudé a atteint 4 000 euros environ.
« Si les grandes entreprises et les administrations restent touchées, les particuliers et les petites entreprises sont les principales victimes en 2022. En effet, 70% du montant de la fraude a ciblé les virements initiés depuis les interfaces de banque en ligne, principalement utilisées par les particuliers et les petites entreprises », indique le rapport.
Pour ce qui est du virement instantané, son taux de fraude (0,044%) reste inférieur à celui de la carte et dont l'usage est appelé à se développer dans les prochaines années.
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