La carte de paiement à autorisation systématique (CPAS) reste un phénomène relativement confidentiel en France. Selon le rapport 2013 de l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER), 7,2 millions de ces cartes bancaires, qui interrogent systématiquement le solde du compte avant de déclencher le paiement, étaient en circulation fin décembre 2013, soit 8,4% du parc total de cartes bleues. Une proportion sensiblement égale à ce qu’elle était un an auparavant, malgré la mise en circulation de 500.000 nouvelles cartes.

Très courante dans certains pays, comme la Belgique, la CPAS s’adresse principalement en France aux clients bancaires les plus fragiles, dans le cadre de la gamme de paiements alternatifs au chèque (GPA) ou des services bancaires de base. En 2013, 86,9% des 50.900 ouvertures de comptes dans le cadre de la procédure du droit au compte ont ainsi donné lieu à l’octroi d’une CPAS.

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L’exception alsacienne

Cette tendance se retrouve dans la répartition géographique de la CPAS. « Les régions dont le revenu médian est le plus faible sont, logiquement, celle où la détention de CPAS est la plus importante (…) » note le rapport de l’OER. En tête de ce classement, on retrouve ainsi la Corse, avec un taux de détention de 170,2 pour mille habitants. La Lorraine (136,4‰), le Nord-Pas de Calais (129,7‰) et la Picardie (123,1‰) font également partie du top 5.

Il existe toutefois une exception : l’Alsace est la deuxième région la mieux équipée en CPAS (139,2‰) « alors que le revenu de vie médian est plus élevé que la moyenne française ». Une statistique qui doit certainement plus à la culture spécifique des Alsaciens, qui privilégient les espèces sur les autres moyens de paiement, qu’à leurs difficultés financières.