La Caisse des dépôts (CDC) a publié jeudi un bénéfice net de 4,2 milliards d'euros en 2022, en baisse de 9% par rapport à 2021, un résultat solide pour le groupe public exposé aux marchés financiers et au Livret A, dont le taux a quadruplé l'an dernier.

« Ces résultats sont vraiment de très bonne tenue », a déclaré à l'AFP Éric Lombard, directeur général du groupe, en dépit d'un contexte de marché « adverse » l'an dernier. La « Caisse » avait approché les 4,6 milliards d'euros de bénéfice en 2021.

Dans le détail, le fonds d'épargne, où est centralisée et gérée une large part de l'épargne réglementée des Français, affichait l'an dernier 886 millions d'euros de résultat net, contre 710 millions d'euros en 2021 (+24%). Cette performance est notable car la charge des Livrets A, Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) et autres Livrets d'épargne populaire (LEP) a fortement augmenté du fait d'un quadruplement du taux l'an dernier, de 0,5% à 2%, en deux temps, les 1er février et 1er août. Elle s'élève pour 2022 à 5,8 milliards d'euros.

Livret A : que fait la banque avec mon argent ?

La CDC a pu amortir le choc grâce aux produits d'obligations indexées sur l'inflation, très rémunérateurs l'an dernier, mais aussi en répercutant la hausse du taux sur les crédits qu'elle octroie aux collectivités et entreprises publiques locales ou encore aux organismes du logement social.

La section générale, qui rassemble toutes les autres activités du groupe, a quant à elle dégagé un résultat net de 3,3 milliards d'euros, contre 3,9 milliards d'euros en 2021 (-15%), à cause notamment d'une dévalorisation de certains actifs.

Année compliquée en vue en 2023

Le bras financier de l'Etat et gardien du Livret A a en outre profité des bonnes performances de ses filiales, comme le gestionnaire du réseau de haute tension RTE ou l'exploitant de domaines skiables Compagnie des Alpes, également propriétaire de parcs de loisirs. Il versera à l'État la coquette somme de 2,4 milliards d'euros au titre des résultats du fonds d'épargne et de la section générale, mais aussi via une forme d'impôt sur les sociétés.

L'année 2023 risque d'être moins faste pour la « Caisse », qui devrait voir doubler la charge de la rémunération de l'épargne réglementée.