La France comptait moins de 100 fintechs en 2015. Sept ans plus tard, elles sont près de 10 fois plus. Services bancaires, assurances, gestion d'actifs, paiements... Tous les secteurs de la finance sont touchés par cette déferlante tech.

Plein gaz. En 2022, les fintechs tricolores ont poursuivi leur essor. Dans son baromètre annuel, l'association France Fintech recense ainsi plus de 146 levées de fonds. C'est 30% de plus qu'en 2021. Montant des financements collectés : 2,9 milliards d'euros. Soit un ticket moyen à 20 millions d'euros.

Les sommes réunies classent la France en première place au sein de l'Union européenne. L'Hexagone s'illustre également sur le nombre de « licornes », ces sociétés valorisées à plus de 1 milliard d'euros. Le pays en compte aujourd'hui 10. Soit 4 de plus que l'année dernière (Qonto, Payfit, Spendesk et Younited).

Toujours selon France Fintech, le petit monde de la fintech représente aujourd'hui plus de 40 000 emplois. Et le regard de ces acteurs se tourne désormais vers l'international. Signe du dynamisme de l'écosystème, plus d'un quart des fintechs françaises seraient déjà implantées à l'étranger.

Fragilités

En croissance, le secteur a toutefois connu une année 2022 à deux vitesses. Après 2,2 milliards d'euros levés au premier semestre, les financements se sont évaporés au second semestre. Les montants collectés sur cette période sont tombés à 715 millions d'euros suite à la dégradation de l'environnement économique aux Etats-Unis et en zone euro.

Malgré ses excellentes performances le secteur demeure fragile. Une proportion élevée des acteurs sont encore « en phase d'amorçage », note France Fintech. Et cela se voit : à peine un tiers des fintechs françaises réalisent aujourd'hui plus de 1 million d'euros de chiffre d'affaires. Et seules 27% d'entre elles se déclarent déjà rentables.

Pas étonnant, dès lors que 16 fintechs aient fermé définitivement leurs portes en 2022. Une proportion stable par rapport aux années précédentes. En parallèle, on dénombre une vingtaine d'acquisitions sur l'année, signe que le secteur poursuit sa consolidation.

Si les compartiments de l'assurtech et des services bancaires ont réalisé des bénéfices records en 2022, l'année a été plus difficile pour d'autres secteurs. C'est notamment le cas pour les entreprises du Web3 et des crypto-actifs, qui ont souffert de la baisse des cours et de la faillite de la plateforme FTX.

Les activités de paiement fractionné (Buy Now, Pay Later) ont également traversé quelques zones de turbulences en 2022. Ces difficultés sont liées, d'une part, à la remontée des taux d'intérêts et, d'autre part, à la perspective d'une future directive européenne sur le crédit à la consommation.

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