BPCE projette de mandater des conseillers bancaires indépendants pour prendre en charge ses clients. Un test dans trois Caisses d’Epargne débuterait fin mai.

L’ubérisation du conseiller bancaire : c’est le « tsunami » que s’apprête à lancer le groupe Banque Populaire - Caisse d’Epargne (BPCE), pour reprendre l’expression de Frédéric Guyonnet, président du premier syndicat du secteur (SNB), cité ce matin par Ouest-France. En effet, dans un contexte de tensions sur les revenus des banques et de rationalisation des réseaux d'agences, BPCE a décidé de tester un nouveau statut, celui de banquier freelance. D’après Les Echos, à l’origine de cette information, l’idée serait de faire appel à des indépendants, mandataires exclusifs de l’enseigne, qui seraient chargés comme un conseiller classique de suivre un portefeuille de clients et de leur proposer les produits du groupe (compte bancaire, crédit immobilier, assurance vie…).

Dans la documentation consultée par le média économique, BPCE assure que ces conseillers externes seront triés sur le volet. Ils devront être à la tête d’une société anonyme par actions simplifiées (SAS), disposer des 3 agréments nécessaires à la commercialisation de l’ensemble du catalogue de la banque et avoir occupé pendant au moins 2 ans un poste de cadre dans un établissement financier. Côté rémunération, ces indépendants toucheraient des commissions sur les produits vendus, mais aussi indexées sur la « défense et la préservation des stocks ». C’est-à-dire sur leur capacité à retenir les clients et faire croître les revenus de leur agence de rattachement.

« Une ligne rouge est franchie »

Outre maintenir une présence locale, l’intérêt pour le groupe bancaire est aussi financier, par la baisse des charges de personnel notamment. Sans surprise, le projet attire les foudres des représentants syndicaux. « Une ligne rouge est franchie avec ce type de statut d'auto-entrepreneurs dans la banque », explique ainsi aux Echos Frédéric Guyonnet. Le risque, selon lui, est notamment que le commissionnement – une source importante de rémunération pour ces conseillers externes – soit la « porte ouverte » à vendre à tout prix des produits bancaires.

Ce statut doit encore faire l’objet d’une validation du gendarme des banques, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. Toutefois, d’après Ouest-France, BPCE prévoit d’ores et déjà de lancer fin mai des tests grandeur nature dans 3 agences de la Caisse d’Epargne Bretagne - Pays de la Loire.

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