Le site Perceval a recueilli en moins de 3 mois près de 18 000 signalements de fraudes à la carte bancaire en ligne.

Développée par l’unité dédiée à la cybercriminalité de la gendarmerie nationale (C3N), Perceval est une plateforme accessible depuis service-public.fr. Elle permet aux victimes de signaler à distance le détournement de leurs numéros de carte bancaire .

Ouverte au public le 9 juin dernier, Perceval connaît un vif succès. 17 831 signalements y ont été déposés en moins de 3 mois, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur publié le 28 août dernier. Cela correspond à plus de 42 000 usages frauduleux de cartes bancaires, pour un total de plus de 5,5 millions d’euros. Et le recours à Perceval s’accélère : sur les deux semaines précédant la publication du communiqué près de 300 signalements ont été recueillis chaque jour.

Une plateforme qui simplifie le travail des forces de l'ordre

Le 29 août, le colonel Cyril Piat, membre du C3N, expliquait au micro d’Europe 1 l’intérêt du dispositif pour les forces de l’ordre : « cela nous permet d’avoir parfois une adresse physique, une adresse IP derrière laquelle on adosse non plus un fait ou une série de faits sur une victime mais des préjudices très importants. Sur la base de ces différentes pistes, on les envoie vers un service compétent territorialement de la police ou de la gendarmerie qui va, lui, conduire la perquisition et la garde à vue à la recherche des objets livrés ».

En effet, Perceval a, avant tout, été mise en place pour faciliter la recherche des enquêteurs. Du côté des victimes, le signalement sur la plateforme n'est pas obligatoire pour obtenir le remboursement des sommes détournées. Il permet toutefois d’obtenir un récépissé sensé faciliter les démarches auprès de leur banque. Par ailleurs, la déclaration en ligne ne dispense pas non plus les victimes de faire opposition sur leur carte bancaire.

Un « e-ministère » de l’Intérieur

S’appuyant sur le succès de Perceval, le ministère de l’Intérieur lancera prochainement deux autres plateformes. En octobre prochain, un site dédié aux signalements de violences sexuelles et sexistes sera mis en ligne. Puis, en 2019, une plateforme baptisée « Thésée » permettra de « déposer plainte en ligne pour tout fait d’escroquerie sur internet », précise le communiqué. Objectif : créer un « e-ministère de l’Intérieur », expression prononcée par le ministre Gérard Collomb en visite en début de semaine au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise. C’est-à-dire « un ministère en pointe qui se réinvente pour la sécurité des Français, grâce à une intelligence et une ambition collectives ».