Si de nombreux particuliers ont le sentiment que louer un logement sur Airbnb coûte de plus en plus cher, la plateforme tente également de se montrer plus transparente, notamment dans ses différents frais.

Que ce soit pour les vacances de Pâques, pour les longs week-ends de mai ou encore en prévision des vacances estivales, de nombreux Français cherchent un logement sur Airbnb. En 2022, près de 86 millions de nuitées ont été réservées en France. Pourtant, si elle était auparavant largement plébiscitée face aux hôtels, en raison notamment de tarifs attractifs, la réservation sur Airbnb semble aujourd'hui souffrir d'une hausse des prix que de nombreux vacanciers peinent à comprendre.

Un article du Monde datant de fin décembre 2022 révèle qu'entre 2018 et 2022, le prix moyen d'une nuitée en France a augmenté de 16,4%, et jusqu'à 61% à Paris. Dans le même article, on apprend ainsi que « 40% des villes étudiées connaissaient entre janvier et octobre 2022 des tarifs plus élevés de 30% par rapport à la même période en 2019 ».

Des prix « stables » depuis début 2021 en France

La newsletter Tout sur mes finances relève de son côté que « louer un logement Airbnb coûtait en moyenne 142 euros par nuitée en 2022, selon le dernier rapport d'AirDNA, spécialiste de l'analyse des données des plateformes de location saisonnière. C'était 13% moins cher qu'un an auparavant, mais en hausse de 26% par rapport à 2019 (avant la pandémie de Covid-19). »

Face aux critiques, le site de location avait cependant répondu au Monde que la méthode utilisée par AirDNA n'est qu'« une photographie au moment T des prix affichés des logements restant disponibles pour une date et une destination », et estime que « les prix sont stables depuis début 2021 en France », avec un « prix moyen des nuits réservées lors des trois premiers trimestres 2022 (...) de 130 euros par nuit. »

Mais alors, qui décide des prix et d'après quels critères ? Questionné, Airbnb déclare que « les hôtes sur Airbnb fixent le prix de la nuitée et les frais de nettoyage de leur annonce en fonction de leurs besoins. » Une information confirmée par Joëlle Dorchies, responsable du club d'hôtes de Lille : « On est encadrés dans le sens où on a la visibilité des prix des autres biens similaires mis en location dans notre zone géographique. Ensuite, les hôtes Airbnb prennent en compte les évènements autour de chez eux et peuvent donc fixer leurs tarifs en fonction. Airbnb est une plateforme, ils ne dictent rien, on est juste accompagné si on a besoin de renseignements. »

Selon elle, la majorité des hôtes ne demandent pas de frais de ménage. Pour le reste, Airbnb prélève 3% du prix à l'hôte. Pour le voyageur, « la plupart des frais de service sont inférieurs à 14,2% du sous-total de la réservation », détaille Airbnb sur son site. Auprès de MoneyVox, la plateforme assure également que « les frais de service n'ont pas augmenté depuis la pandémie de Covid-19. »

Des frais plus clairement affichés

Pourquoi alors a-t-on l'impression que les nuits sur Airbnb sont de plus en plus chères ? Depuis plusieurs années, le site mise sur la transparence. « Quand vous faites une réservation, vous avez la totalité de ce que ça va vous coûter. Avant, on avait le prix de la chambre, il fallait cliquer sur l'annonce pour avoir le détail des frais, tandis que maintenant vous l'avez directement. C'est beaucoup plus clair », salue Joëlle Dorchies. « En France, le prix total d'un séjour est toujours affiché avant la réservation, confirme Airbnb à MoneyVox. En effet, avant de confirmer une réservation, les voyageurs ont accès au détail du prix : les frais de service d'Airbnb ainsi que les éventuels frais de nettoyage, les réductions proposées par les hôtes et les taxes applicables (par exemple, la taxe de séjour). »

L'autre piste avancée pour expliquer ce sentiment de hausse de prix viendrait de l'offre toujours plus étoffée proposée par la plateforme. « Il y a un panel énorme de possibilités sur Airbnb, avec de nombreux biens atypiques qui ne sont pas proposés ailleurs. Il y a donc forcément des prix, pour certains biens, qui sont plus élevés qu'une nuit d'hôtel par exemple, veut croire Joëlle Dorchies. Finalement, il y a de tout, à tous les prix. Et si un hôte décide de facturer une nuit 300 euros pour un bien qui ne les vaut pas, ce n'est finalement pas certain qu'il réussisse à le louer. »