Les recours à la médiation du crédit par les entreprises ont nettement reculé en 2022 du fait de la « résilience de l'économie » après la crise sanitaire, selon des données publiées lundi par la Banque de France.

La médiation du crédit est un processus créé en 2009 et par lequel la Banque de France intervient pour les entreprises auprès des banques commerciales ou des assureurs crédit.

Sur l'ensemble de 2022, la médiation du crédit a été saisie de 2180 demandes éligibles, contre 3937 l'année précédente, soit un repli de 45% malgré l'extension de son champ d'intervention aux prêts garantis par l'Etat (PGE) souscrits pendant la crise sanitaire, a détaillé la Banque de France dans un communiqué.

Environ un quart des saisines concernait les PGE, tandis que l'essentiel des demandes (78%) provient des très petites entreprises de moins de 11 salariés, actives dans les secteurs des services (52%), du commerce (22%) et du bâtiment (13%).

Des demandes en baisse au second semestre 2022

« Les entreprises ont montré une forte résilience » malgré l'envolée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine, « en grande partie grâce au soutien de l'Etat et des banques, avec un accès au financement bancaire qui est demeuré largement ouvert », a commenté Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit au sein de l'institution.

« Après des saisines encore élevées au premier semestre 2022, les demandes de médiation se sont réduites au second semestre, revenant à des niveaux équivalents à ceux observés » en 2019 avant la pandémie, a détaillé la Banque de France dans un communiqué. Cette année-là, 1.035 saisines avaient été enregistrées.

« On a moins de dossiers, mais des entreprises plus fragiles que ce que l'on pouvait connaître avant crise, ce qui fait que le taux de succès de la médiation s'est réduit », a nuancé M. Visnovsky lors d'une conférence de presse.

Concernant les PGE, plus de 95% des entreprises qui en ont bénéficié les remboursent dans les temps. Plus de 40 milliards d'euros de crédit ont ainsi été remboursés sur un total de 143 milliards octroyés.

En 2022, les demandes de restructuration ont concerné 598 dossiers, qui ont abouti favorablement dans 44% des cas, soit 262 entreprises.

Fin janvier, le ministère de l'Economie avait annoncé la prolongation jusqu'à fin 2023 d'un accord avec la Banque de France et la Fédération bancaire française permettant aux entreprises les plus en difficulté d'étaler le remboursement des PGE.