Sur fond de crise financière, le « Collectif Action », un regroupement d’emprunteurs qui estiment avoir été trompés par le Crédit Foncier, refait parler de lui.

Le Collectif a écrit une nouvelle fois au Président de la République. Le courrier demande à Nicolas Sarkozy d’intervenir pour que le Crédit Foncier « prenne enfin ses responsabilités » et que cette filiale de la Caisse d’Épargne propose à chacun une « solution adaptée et équitable ».

Le courrier appelle aussi le Président à « moraliser le capitalisme financier » et demande que la « loi promise sur les actions de groupe qui favorisera la moralité du système financier en améliorant la défense du consommateur » soit enfin adoptée ainsi que « l’interdiction du taux d’appel et de l’amortissement négatif ».

Ce litige oppose le Collectif Action au Crédit Foncier depuis 2007. Les membres du collectif manifestent lors de salons immobiliers régionaux et diffusent régulièrement des communiqués aux médias. « Nous sommes aujourd'hui 1.250 clients trompés et, ce triste succès mis à part, la situation n'évolue pas ». Il existerait potentiellement « 150 000 victimes ».

Le Crédit Foncier avait pris en janvier 2008 des mesures de « protection » en limitant l’évolution des taux de leurs crédits à taux révisable.

Pour le Collectif, le Crédit Foncier n'a pas tenu ses engagements. « Non seulement cet établissement continue de proposer des contrats condamnables perpétuant la pratique scandaleuse de l'amortissement négatif (...) mais les offres de passage à taux fixe qu'il nous propose sont nettement au-dessus des taux du marché ».

Ce dossier a déjà provoqué un dépôt de plainte de l’association de consommateur UFC Que Choisir devant le Tribunal de Grande Instance de Paris. Une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a été ouverte. Un rapport parlementaire sur les emprunts immobiliers à taux variable, présenté par Frédéric Lefebvre, avait incité, par ailleurs, les banques à prendre 12 engagements pour les emprunteurs, en mai 2008.