Les banques octroient de moins en moins de crédits aux particuliers ? Faux à en croire les données publiées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Ce sont même les ménages qui ont permis à l’activité de crédit de progresser légèrement en 2012.

Les établissements de crédit recensés par l’ACPR ont vu leur activité de crédit progresser, très légèrement, en France en 2012 : +0,7% en un an. Dans son rapport sur les chiffres du marché de la banque et de l’assurance, l’Autorité souligne toutefois que l’activité globale de ces établissements a baissé (-1%) si l’on compte aussi la performance des succursales basées à l’étranger, dont l’activité a chuté (-17%) de 2011 à 2012.

Le maintien de l’activité de crédit, en France, est en grande partie dû à la bonne tenue de la consommation des particuliers. Les opérations de crédit aux ménages ont progressé de 2% en 2012, après avoir déjà augmenté de 4,9% en 2011 par rapport à 2010. Ces évolutions portent à 1.044 milliards d’euros les encours de prêts aux ménages fin 2012, contre 669 milliards pour les sociétés non financières et moins de 190 milliards pour les administrations publiques.

Les entreprises peu demandeuses

Les ménages s’imposent clairement comme le pilier du secteur puisque dans le même temps, les opérations de crédit aux sociétés non financières ont baissé de 1,2% en 2012. Il s’agit d’un coup d’arrêt pour le crédit aux entreprises, dont la dernière baisse d’activité remontait à 2009 et qui progressait doucement depuis. Pourquoi ? Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, précisait fin 2012 que les dépôts de dossier d’entreprises auprès de la Médiation du crédit n'avaient « pas augmenté » en un an, indiquant ainsi que la réduction du crédit était essentiellement dûe à une baisse de la demande plus qu’à une évolution de la politique d’octroi des banques.

Illustrations de ces tendances favorables aux ménages : les opérations de crédits à la trésorerie ont baissé de 6,3% alors que les crédits à l’habitat restaient l’activité la plus dynamique du secteur (+2,7% entre décembre 2011 et décembre 2012).

Tendances confirmées en 2013

Les statistiques livrées par l’ACPR ne portent que sur l’année passée. Mais les données mensuelles de la Banque de France confirment ces tendances. Les crédits mobilisés pour les entreprises résidentes ont baissé de 0,3% entre août 2012 et août 2013. Dans le même laps de temps, le crédit aux particuliers a affiché une croissance annuelle brute de 2,9%. Une nuance toutefois, concernant les ménages, l’encours brut du crédit à la consommation a baissé de 1,3% en un an. Le crédit à l’habitat (+3,2% d’août 2012 à août 2013) apparaît plus que jamais aujourd’hui comme le principal élément moteur du secteur.

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Si, globalement, le marché du crédit stagne, le rapport de l’ACPR offre aux banques un motif de satisfaction. Les dépôts de la clientèle ont augmenté en 2012, ce qui permet aux établissements financiers d’afficher un ratio crédits sur dépôts de 106%, soit le plus bas niveau des cinq dernières années. Une réponse aux nouvelles exigences du cadre réglementaire dit de Bâle III, qui vise notamment à renforcer la qualité des fonds propres des banques.