Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, estime qu'un nouveau prêt à long terme (LTRO) en faveur des banques n'est pour l'heure « pas nécessaire », sans pour autant l'exclure totalement en cas de tensions sur la liquidité.

« Nous ne le jugeons pas nécessaire car il y a encore une liquidité très abondante dans la zone euro. Mais nous sommes très vigilants », explique Christian Noyer dans un entretien au site Lemonde.fr publié jeudi. « Si nous constations des tensions sur la liquidité qui pourraient compromettre la reprise, la BCE n'hésiterait pas à prendre toutes les mesures qui conviendraient, en utilisant les outils adéquats. Et le LTRO est loin d'être le seul instrument dont nous disposons pour agir sur le marché monétaire », ajoute le banquier central , qui siège au conseil des gouverneurs de la BCE.

« Nous sommes prêts à envisager tous les instruments à notre disposition pour soutenir l'activité de crédit en zone euro »  a déclaré mercredi le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, « y compris un autre LTRO si nécessaire » . A travers les deux premiers LTRO, accordés en décembre 2011 et février 2012, la Banque centrale européenne (BCE) avait prêté plus de 1.000 milliards d'euros à taux très faible aux banques de la zone euro qui souffraient d'un manque d'accès au marché interbancaire, afin d'éviter un effondrement du crédit et de soutenir l'économie de la région.

« L e canal du crédit fonctionne normalement »

Christian Noyer  relève en outre que « le canal du crédit fonctionne normalement »  en France et en Allemagne, où les taux des prêts consentis aux entreprises et aux ménages ont reculé, profitant des mesures prises par la Banque centrale européenne. Il souligne néanmoins que la crise continue à peser sur la demande de crédits.

Le gouverneur de la Banque de France estime également que la crise sera terminée lorsque le rythme de la croissance se situera « nettement au-delà de 1% par an » . « Et surtout, quand la reprise reposera sur les trois piliers de l'activité, et ce de façon solide et équilibrée : l'investissement, la consommation et les exports » , poursuit-il.