Des mesures destinées à développer le microcrédit, comme l'élargissement du financement des associations, sont actuellement ajoutées au projet de loi sur le crédit à la consommation, qui doit passera à l'assemblée nationale le 24 mars, a annoncé Bercy dimanche.

Dans un communiqué, la ministre de l'Economie Christine Lagarde annonce quatre mesures destinées à favoriser le développement de ces prêts d'un faible montant octroyés pour créer de toutes petites entreprises, ou à aider les personnes en recherche d'emploi.

Ces mesures sont tirées d'un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) commandé en août, remis en décembre et rendu public dimanche.

Il s'agit de permettre aux "particuliers qui le souhaitent de financer l'activité des associations de microcrédit", notamment via internet. Cette mesure sera ajoutée au projet de loi encadrant le crédit à la consommation.

Mme Lagarde annonce également "une mission de proposition" pour "faciliter et simplifier le recours à ces dispositifs".

Tout en se félicitant de l'initiative des banques qui ont annoncé en janvier avoir établi des principes communs pour augmenter le nombre de microcrédits accordés, Mme Lagarde souhaite que les banques soient désormais obligées d'informer le grand public sur leur activité en la matière.

Elle demande enfin au Conseil national de l'information statistique de mesurer les activités de microcrédit.

Dans ce rapport, l'IGF estime que malgré la "faible ampleur" du secteur du microcrédit, "l'utilité sociale et économique de l'outil est cependant remarquable".

En 2008, environ 13.000 microcrédits professionnels ont été accordés pour un montant total de 35 millions d'euros, soit un montant de prêt moyen de 2.700 euros. Et les banques ont accordé 10.000 prêts inférieurs à 25.000 euros bénéficiant notamment de garanties publiques.

Cela a permis de créer ou de maintenir 48.000 emplois en 2008, estime l'IGF qui note également que "la pérennité des entreprises financées par ce biais est plus forte que celle de la moyenne des jeunes entreprises".

A cela s'ajoutent 4.000 microcrédits personnels, consentis à des personnes "particulièrement défavorisée pour lui permettre d'acquérir les moyens de trouver une activité ou de se maintenir en situation d'employabilité".

Selon l'IGF, les demandes de microcrédits, qui ont augmenté de 64% entre 2006 et 2008, pourraient s'élever à 100.000.