Vous souhaitez envoyer de l'argent à l'étranger ? Du virement bancaire au mandat postal, une foule de solutions existent. Mais toutes ne se valent pas, et la note s'avère parfois salée. Nos conseils pour faire baisser la facture.

Les transferts internationaux : une opération onéreuse

750 millions d'euros. C'est ce que les transferts d'argent à l'international devraient coûter aux Français en 2021, selon les prévisions de la Banque mondiale. Un montant conséquent, qui s'explique par le fait que la France est l'un des pays qui réalisent le plus de transferts d'argent en Europe.

Et envoyer de l'argent en dehors de la zone SEPA (en dehors de l'Union européenne et de pays limitrophes comme la Suisse, l'Islande ou la principauté de Monaco) coûte cher. Toujours selon la Banque mondiale, les frais moyens pour un transfert international atteignaient ainsi 6,3% du montant envoyé en 2020. Un chiffre bien supérieur à l'objectif de 3% fixé par l'Organisation des Nations Unies (ONU) à l'horizon 2030.

Et pourtant, l'arrivée de nouveaux acteurs commence à faire bouger les lignes sur un marché jusqu'ici peu concurrentiel. Pas assez vite toutefois, selon Wise. Spécialiste des transferts d'argent à l'international, la fintech signale que depuis 2015, les frais pour ce type de service ne diminuent que de 0,23 point par an dans l'Hexagone.

« A ce rythme, il est très peu probable que le pays atteigne les 3% en 2030 », regrette Wise. Dommage, car « les Français auraient pu économiser 337 millions d'euros cette année », poursuit la fintech. Mais alors, quelles solutions pour faire baisser la facture de vos transferts d'argent à l'international ?

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Conseil #1 : Identifiez les besoins du destinataire

Il existe plusieurs mécanismes pour envoyer de l'argent à l'international. Et pour choisir le plus adapté à votre situation, il faut commencer par définir votre besoin. Votre destinataire a-t-il besoin d'argent en urgence ? Dans quel pays est-il situé ? Allez-vous lui transférer des fonds de façon ponctuelle ou récurrente ? De quel montant a-t-il besoin ? Faut-il que l'argent soit viré sur son compte, ou préférez-vous lui envoyer du cash ?

Conseil #2 : Faites jouer la concurrence

Vous êtes au clair sur vos besoins ? Passons à l'étape suivante : le choix d'un prestataire. Outre les acteurs historiques, tels que Western Union et MoneyGram, vous pouvez vous tourner vers des plateformes en ligne, tels que Wise, Paytop ou Remitly, ou encore effectuer un virement international via votre banque.

A lui seul, Western Union détiendrait près de 60% de parts de marché en France, selon une étude (1) de l'UFC-Que Choisir. Faut-il pour autant opter pour le leader du marché ? Tout dépend justement de votre besoin. Dans cette même étude, l'UFC-Que Choisir indique en effet que les tarifs pratiqués par Western Union et MoneyGram s'élèvent en moyenne à 7,3% du montant envoyé, contre 2,6% pour les plateformes en ligne.

Prudence toutefois : si ces dernières se targuent de casser les prix, elles ne sont pas systématiquement les plus compétitives. Dans un précédent article, la rédaction MoneyVox avait soulevé des écarts significatifs d'un pays à l'autre. Wise arrivait par exemple en tête du classement des acteurs les moins chers pour un virement en devises vers le Royaume-Uni. Mais Western Union et MoneyGram se révélaient plus intéressantes dans certaines zones du Maghreb, comme le Maroc.

Quid des banques ? Hormis quelques exceptions, à l'instar de BNP Paribas et sa filiale Hello Bank ! qui ont récemment annoncé la gratuité de ce service, votre banque sera rarement compétitive pour effectuer un virement international au meilleur prix. En plus de facturer des frais à l'émission et à la réception d'un virement, ces dernières appliquent des frais additionnels sur les taux de change, dont le montant exact demeure souvent opaque.

Conseil #3 : Privilégiez les montants importants

Attention également au type de frais pratiqués. Certains acteurs optent pour une commission fixe, à l'image de Société Générale, qui facture 9 euros pour un virement international de moins de 500 euros et 13 euros au-delà de ce montant. Dans ce cas de figure, multiplier les virements risque de faire flamber votre facture. Mieux vaut par conséquent espacer vos virements et envoyer de grosses sommes pour amortir les frais fixes.

Par contraste, d'autres banques préfèrent facturer des commissions variables. C'est notamment le cas de Boursorama Banque et de La Banque Postale, qui ponctionnent chacune 0,1% de frais (hors frais de change). Une aubaine pour les clients ? Pas nécessairement. Ces frais s'accompagnent souvent d'un minimum : 22 euros au Crédit Agricole Ile-de-France, ou encore 23 euros chez Fortuneo.

Conseil #4 : Méfiez-vous des frais cachés

Lorsque vous faites un virement en devises, la banque s'occupe de convertir vos fonds dans la devise de votre choix. Les banques prélèvent alors des frais de change pour se rémunérer et couvrir les éventuelles pertes dues aux variations du taux de change entre l'achat et la revente des devises. Jusqu'ici, rien d'anormal.

Toutefois, de nombreux établissements utilisent en outre des taux de change majorés. Autrement dit, au lieu d'échanger votre euro contre 1 dollar au taux de change réel, la banque applique son propre taux de change, souvent moins avantageux pour vous, ce qui génère des frais supplémentaires.

Pour éviter ces frais cachés, pensez systématiquement à comparer le taux de change proposé par votre banque avec le taux de change réel. Certaines plateformes, telles que Wise, s'engagent par ailleurs à n'appliquer que les taux de change réels.

Conseil #5 : Osez les offres premium

Enfin, si vous effectuez régulièrement des virements à l'international, les formules haut de gamme de certains acteurs pourraient vous permettre de réaliser de substantielles économies.

Les clients de l'offre Boursorama Metal, facturée 9,90 euros par mois, bénéficient par exemple de virements à l'international gratuits et illimités dans une quinzaine de devises (2). Les frais minimum appliqués par Boursorama Banque en dehors de l'offre étant de 20 euros par virement, une seule opération par mois suffit pour l'amortir.

De son côté, la néobanque Revolut propose un virement en devises gratuit par mois aux clients de son offre Premium (7,99 euros) et jusqu'à trois virements par mois dans le cadre de son offre Metal (13,99 euros).

Nickel, Boursorama, N26, Revolut : qui a la meilleure carte métal ?

(1) Etude UFC-Que Choisir, 2018. (2) Service disponible en Euro, Dollar USD, Franc suisse, Livre sterling, Yen japonais, Dollar Singapour, Dollar Néo-Zélandais, Dollar Hong-Kong, Dollar Canadien, Dollar Australien, Couronne Suédoise, Couronne Norvégienne, Couronne Danoise, Bath Thaïlandais, Rand Sud-Africain.