De plus en plus apprécié par les consommateurs, le paiement fractionné en 3 ou 4 échéances est relativement peu coûteux à l’usage. Attention toutefois aux impayés qui, eux, génèrent des pénalités de retard parfois conséquentes.

Acheter tout de suite et remettre à plus tard le paiement des deux tiers ou trois quarts du prix du bien convoité : cette formule fait le succès du paiement fractionné en 3 ou 4 fois, de plus en plus apprécié par les consommateurs, notamment pour leur shopping en ligne. Facile d’accès, instantané, il est également peu coûteux. À condition que tout se passe bien…

Attention en effet à ne pas manquer une échéance de remboursement ! Dans ce cas de figure, la facture peut être beaucoup plus salée. La quasi-totalité des acteurs de ce marché en plein essor prévoient en effet des pénalités de retard lorsqu’ils échouent à encaisser une mensualité. Ce qui peut arriver si votre compte n’est pas suffisamment approvisionné le jour J, mais également si vous avez fait opposition sur la carte bancaire utilisée pour payer — par exemple parce qu’elle a été volée — ou si elle a atteint sa limite de validité.

Combien coûtent ces pénalités, fixées librement par les prêteurs en l’absence de cadre réglementaire ? Comment sont-elles appliquées ? Nous avons fait le tour des conditions générales des spécialistes du paiement fractionné.

Jusqu’à 15% du capital restant dû

À l’exception de PayPal (voir encadré), l’ensemble des marques présentes en France prévoient des pénalités de retard. Elles n’ont pas toutes opté, pour autant, pour le même mode de facturation. Il existe, à grands traits, deux écoles : celles qui prélèvent des frais proportionnels et celles qui préfèrent des frais fixes.

Dans le premier camp, on retrouve les leaders de ce marché, les établissements de crédit spécialisés Floa Bank, Oney et Cofidis. Leurs conditions sont quasi alignées : en cas de non-paiement, elles se réservent le droit de demander le remboursement immédiat de la créance et d’y ajouter des frais de 8% du capital restant dû. En l’absence de plafonnement, la facture pour l’usager défaillant peut donc grimper très vite.

Exemple chez Floa Bank, dont la solution de paiement 4X permet d’emprunter jusqu’à 6 000 euros (1), contre 1 500 euros chez Oney et 1 725 euros chez Cofidis. Dans le pire des cas, les frais de retard peuvent donc atteindre 8% de ce montant, soit 480 euros. Un cas de figure extrême et sans doute rarissime. Dans Les Echos, Marc Lanvin, directeur général adjoint de Floa Bank, indiquait récemment que « les mauvais payeurs ne représentent que 1% de [son] activité] ».

Les jeunes pousses françaises Alma et Pledg ont aussi choisi les frais proportionnels. Alma facture 8% de la somme restant due, sans toutefois demander le remboursement immédiat. Pledg, de son côté, est plus gourmande : jusqu’à 15% de la créance en cas de demande de remboursement immédiat, ou 15% de l’échéance impayée. Leurs concurrents étrangers présents dans l’Hexagone - Klarna (Suède), Clearpay (Australie), Scalapay (Italie) - semblent en revanche moins gourmands. Eux facturent des frais fixes ne pouvant guère dépasser quelques dizaines d’euros.

Pénalités de retard
FLOARemboursement immédiat
+ 8% du capital restant dû
OneyRemboursement immédiat
+ 8% du capital restant dû
OU
8% des échéances impayées
CofidisRemboursement immédiat
+ 8% du capital restant dû
FranfinanceNP (1)
Alma8% du capital restant dû
PledgRemboursement immédiat
+ 15% du capital restant dû
OU
15% des échéances impayées
KlarnaPar échéance impayée,
selon le montant initial de l'achat :
3 euros sous 100 euros
5 euros entre 100 et 199,99 euros
8 euros au-delà
ClearpayPar échéance impayée :
12 euros (6 euros au 2e jour de retard
+ 6 euros au 7e jour)
Frais maximum : 36 euros ou 25% du capital prêté
ScalapayPar échéance impayée :
12 euros (6 euros après 24 heures de retard
+ 6 euros après 9 jours)
Frais maximum : 15% du capital prêté

Relevé au 1er septembre 2021
(1) Nous n'avons été en mesure de trouver l'information. Contacté, Franfinance n'a pas donné suite.

L’exception PayPal

Dans ce paysage, PayPal fait figure de cas à part. Nouvelle venue sur ce marché, l’application de paiement a annoncé le 18 août qu’elle cessait d’appliquer des pénalités en cas de retard de paiement. Une décision qui fait suite à une autre, datant d’avril dernier : celle de rendre le service totalement gratuit pour les acheteurs.

Des délais de courtoisie

Le couperet ne tombe toutefois pas toujours sur le champ. Dans leurs conditions générales, certains acteurs appliquent des délais avant de facturer des frais de retard. Le plus généreux dans le domaine semble être Alma, qui considère que le retard de paiement est caractérisé après 15 jours. Chez Klarna, ce délai de courtoisie est compris entre 2 et 7 jours ouvrables. Il est de 2 jours également chez Clearpay et de 24 heures chez Scalapay. Nous n’avons trouvé aucune mention de délais chez les autres acteurs étudiés, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas.

(1) Le plafond de panier d’achat du paiement 4X de Floa est de 8 000 euros. Dans ce cas, la première échéance de 2 000 euros étant payable sur le champ (2 000 euros), l’usager emprunte finalement 6 000 euros au maximum.