Dans son second baromètre « vendeurs », l'Observatoire BPCE dresse le bilan des transactions en 2022-2023, en se basant sur le point de vue des vendeurs. Et les résultats révèlent quelques surprises.

Quel bilan peut-on tirer de ces derniers mois au sujet de l'immobilier ? Du côté des acheteurs, comme nous l'avons déjà beaucoup écrit, les choses se sont sévèrement corsées depuis deux ans. Alors que les taux de crédit ont presque quadruplé entre janvier 2022 et février 2024, le nombre de candidats à l'emprunt a fondu, entrainant une chute des transactions immobilières en 2023 (870 000 transactions estimées à fin décembre, soit une baisse de 20% par rapport à 2022, NDLR).

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Pour les acheteurs, donc, le coup a été rude. Mais qu'en est-il des vendeurs ? C'est la question à laquelle souhaite répondre le baromètre « vendeurs » présenté ce mardi 27 février par l'Observatoire BPCE. Le premier enseignement concerne le type de biens vendus. Alors que de nombreux professionnels estimaient que face au retournement du marché, les ventes seraient de plus en plus contraintes (en cas de mutation, de décès ou de divorce par exemple), il semblerait que la réalité soit un peu différente.

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Ainsi, si 48,7% des biens vendus en 2022-2023 sont effectivement des résidences principales, « une part très significative du marché se fait sur des biens qui ne sont pas des résidences principales. 19,3% des biens vendus en 2022-2023 sont des résidences secondaires et cette part a même cru de 2 points depuis 2020-2021, note le baromètre. Par ailleurs, 17% des biens vendus sont des logements mis en location. » Concernant ces derniers, l'arrivée prochaine (au 1er janvier 2025) des interdictions de mise en location pour les biens classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) a possiblement joué un rôle dans le choix de vendre ces logements.

La note énergétique d'un logement, un facteur de plus en plus important

L'importance du DPE est d'ailleurs en hausse, révèle le baromètre. Seuls 11,9% des vendeurs ne connaissent pas l'étiquette énergétique du logement vendu. La part des vendeurs qui considèrent que le DPE n'a joué « aucun rôle » a reculé de 3 points depuis le dernier baromètre, pour s'établir à 31,9%. Inversement, la part des vendeurs qui considèrent que le DPE a joué un rôle « significatif » a progressé de 3 points, pour s'établir à 21,2%.

Cependant, note l'Observatoire, « le rapport des vendeurs à cette étiquette laisse apparaitre des biais de perception. Le biais s'observe sur les étiquettes extrêmes. 13,5% des vendeurs déclarent avoir vendu un bien d'étiquette A ou B alors que 6% des biens vendus en France et 5% du parc de logements appartiennent à ces étiquettes. Inversement, 9% des vendeurs déclarent avoir vendu un bien d'étiquette F ou G alors que les transactions réalisées en compte 18% et le parc 17%. »

Enfin, l'étude révèle que dans 67% des cas, les propriétaires ont vendu leur logement pour en racheter un autre. Mais la vente peut aussi permettre d'aider financièrement un de ses proches, ou de mobiliser l'argent pour un autre projet. « Concernant les ventes de résidences principales, elles sont motivées dans 65% des cas par l'achat d'une autre résidence principale. L'achat-vente de résidences principales constitue un marché en soi, avec sa logique propre. Lorsque l'on considère cette fois la vente d'un bien en héritage, dans 45,7% des cas, il ne se traduit pas par l'achat d'un autre logement. Cette part chute à 7,5% lors de la vente d'une résidence principale. C'est dire que l'argent dégagé d'une vente n'est pas employé de la même façon selon son origine », conclut le baromètre.