Courtier immobilier

Le courtier en prêt immobilier est un intermédiaire chargé de négocier, pour un emprunteur, les meilleures conditions de financement auprès des banques. Depuis les années 2000, la profession s'est fortement développée, notamment sur internet. Quels sont les avantages réels de passer par un courtier ? Explications et conseils.

Le courtier immobilier est un intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP). Il peut également être compétent en matière de crédit à la consommation, de rachat ou regroupement de crédits, ou encore d'assurance emprunteur.

Depuis les années 2000, la profession s'est fortement développée, avec l'émergence de marques présentes à la fois sur le web et dans les villes, grâce à un réseau d'agences franchisées. C'est le modèle retenu par les principaux courtiers même si, dans le détail, il persiste quelques subtilités. Ainsi, Meilleurtaux et Empruntis permettent, si le client le souhaite, de se passer d'agences et d'avoir recours à leurs services 100% en ligne.

D'autres courtiers (Cafpi, Immoprêt, In&FI, ACEcrédit, etc..) proposent certes des simulateurs en ligne mais la finalisation du dossier nécessite de rencontrer un courtier. Enfin, il existe aussi une multitude d'acteurs indépendants pour qui les rendez-vous physiques restent incontournables.

Pourquoi passer par un courtier en crédit ?

Le poids du nombre de dossiers présentés. Le principal intérêt de passer par un courtier est de tenter d'obtenir des taux plus bas ou une offre plus intéressante que ce qu'on aurait obtenu seul face à son banquier. Les courtiers représentent en effet pour les banques une opportunité de capter un flux plus ou moins important de nouvelles affaires. Cela leur permet de discuter directement avec les pôles immobiliers des banques, et le cas échéant d'obtenir des barèmes plus avantageux qu'en agence.

La compétence technique. Le courtier apporte sa connaissance technique dans le montage du prêt. Il peut vous conseiller sur des prêts aidés (PTZ par exemple) ou sur des situations particulières, sur des montages complexes qui demandent une compétence pointue. La législation exige d'ailleurs que ces intermédiaires disposent de compétences professionnelles avérées.

Le gain de temps et d'énergie. Le courtier permet à l'emprunteur de gagner du temps et, éventuellement, de l'argent, en démarchant les banques à sa place et en l'aidant à faire jouer la concurrence.

Des offres qui peuvent varier entre différents courtiers. Avant de s'engager, il est toujours intéressant d'aller voir différents courtiers, même si certains tenteront de vous en dissuader (« Ne déposez pas votre dossier chez plusieurs courtiers, car ils consulteront plusieurs fois la même banque, ce qui risque de les agacer... »). En effet, tous n'ont pas les mêmes interlocuteurs, ne traitent pas systématiquement avec les mêmes banques et n'ont pas les mêmes bases de négociations avec elles. Les banques ont, il faut le savoir, la possibilité de choisir avec quels courtiers elles veulent travailler.

Toujours commencer par consulter son banquier. La première chose à faire lorsqu'on envisage de souscrire un crédit immobilier est cependant d'aller voir son conseiller bancaire habituel. En effet, certaines banques ne rémunèrent pas le courtier si celui-ci propose le dossier d'une personne qui est déjà leur cliente. Le courtier ira donc généralement négocier avec d'autres banques que la vôtre. Rien ne dit que vous ne pouvez pas y trouver des meilleures conditions qu'ailleurs. Une fois que vous avez rencontré votre banquier, vous aurez également une référence sur les taux de crédit pratiqués et ceux des assurances. Vous pourrez alors mandater un courtier puis choisir la meilleure offre en toute connaissance de cause.

Les limites du recours à un courtier

Le recours à un courtier n'est pas toujours utile. Si le candidat emprunteur présente un dossier « moyen », à savoir un apport personnel faible (moins de 10% du prêt) et des revenus mensuels moyens (par exemple un couple gagnant 3 000 à 3 500 euros par mois), le courtier n'est pas sûr d'obtenir une forte baisse du taux d'intérêt par rapport à un dossier traité en direct avec la banque (mise en concurrence avec d'autres banques).

En revanche, la donne est différente pour ceux qui présentent un meilleur profil (un ménage ayant plus de 5 000 euros de revenus mensuels et un apport de 30% par exemple), ou, au contraire, pour ceux dont les dossiers sont plus difficiles (CDD, intérim par exemple). Les premiers peuvent, grâce aux courtiers, obtenir des conditions intéressantes. Pour les seconds, le courtier peut traiter avec des organismes de crédit spécialisés. Mais attention dans ce cas, la prudence est de rigueur. Le risque est grand de s'engager sur un crédit trop lourd avec un taux d'endettement élevé et une durée de prêt très longue.

En utilisant les services d'un courtier, vous obtiendrez une offre dans une banque qui exigera le plus souvent une domiciliation de vos revenus sur un compte courant chez elle. Cela peut donc vous contraindre à changer de banque principale.

Combien coûte le recours à un courtier ?

Les banques font le plus souvent payer des frais de dossier lors de la souscription d'un prêt immobilier. Le montant de ces frais de dossier est très variable suivant les établissements bancaires. En moyenne, c'est 1% du montant emprunté avec d'éventuels planchers et plafonds.

En passant par les services d'un courtier, vous pourriez devoir aussi payer des frais de courtage. Mais parfois, ces frais de courtage vont se substituer aux frais de dossier de la banque. Pour les frais à payer, il n'y a pas de règle générique mais plusieurs situations possibles :

Frais facturés par la banqueFrais facturés par le courtierSituation
OuiNonLe client paie seulement les frais bancaires. Le courtier est uniquement commissionné par la banque. C'est généralement la configuration des courtiers en ligne.
NonOuiLe client paie uniquement des frais de courtage. Le courtier a négocié la suppression des frais bancaires. Il est rémunéré par le client et touche généralement une commission de la banque.
OuiOuiLe client paie les frais bancaires et les frais de courtage. Le courtier est rémunéré par le client et par la banque.
NonNonLe client ne paie aucuns frais de dossier ou de courtage. Le courtier est rémunéré par la banque.

Le courtier percevra toujours une rémunération de la part de la banque, le plus souvent de 1% du montant du prêt accordé (hors prêts aidés). Le mode et le montant de la rémunération du courtier sont indiqués sur la fiche standardisée d'information remise obligatoirement avec l'offre de prêt.

Côté emprunteur, l'ensemble des frais nécessaires à l'obtention du crédit, qu'ils soient payés à la banque ou au courtier (voire à d'autres intermédiaires) seront intégrés dans le calcul du Taux annuel effectif global.

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Comment fonctionne un courtier ?

Le courtier en prêt immobilier, en tant que personne physique ou morale, a d'abord dû élaborer des accords commerciaux avec des banques, en faisant la preuve de ses compétences. Elles ont en effet le choix d'accepter ou non de travailler avec lui.

Un contrat a alors été signé qui détaille les opérations que le courtier est habilité à réaliser, ainsi que les commissions de rémunération que la banque devra lui verser.

La rémunération du courtier par la banque est surtout justifiée par le fait qu'il apporte des clients qui n'y seraient pas venus sans son intervention.

Courtiers en ligne et courtiers sur le terrain

Le plus souvent, les banques fournissent aux courtiers de manière régulière les grilles de taux applicables en fonction des durées d'emprunt et du profil de l'emprunteur (niveau de revenu, taux d'endettement...). Ces grilles, ou barèmes, sont à la base de leur travail. Lors du montage du dossier avec l'emprunteur, le courtier utilise d'abord ces grilles. Il peut ensuite établir un mandat avec l'emprunteur, puis, aller voir directement différents établissements.

Les réseaux ou courtiers en ligne ne font pas systématiquement ce travail de négociation personnalisée avec les banquiers. Ils s'appuient surtout sur la forte quantité de dossiers qu'ils peuvent apporter aux banques pour obtenir en gros de meilleures conditions tarifaires. La plupart du temps, les courtiers sur internet présentent différentes propositions à l'emprunteur. Celui-ci en choisit une ou plusieurs, et traite ensuite directement avec la ou les banques choisies. Une partie de la négociation revient de fait à l'emprunteur.

Un courtier sur le terrain travaille également à partir des grilles tarifaires. Mais il peut ensuite négocier le taux, les frais, les modalités de la domiciliation de revenus ou le montant de l'indemnité de remboursement anticipé. Il revient ensuite vers l'emprunteur avec une ou plusieurs propositions détaillées.

Après ces négociations, le crédit ne doit être considéré comme accepté qu'une fois que le banquier aura édité son offre de prêt (ou contrat de prêt). La simple simulation de crédit n'engage pas les parties.

Rémunéré en fin d'opération

La loi est claire : un courtier ne peut jamais demander ni frais, ni rémunération avant la signature de l'acte avec le notaire ou le déblocage du prêt. Aucun versement, de quelque nature que ce soit, ne peut être exigé d'un particulier, avant l'obtention d'un ou plusieurs prêts d'argent (article L322-2 du Code de la consommation et article L519-6 du code monétaire et financier).

Si le prêt choisi ne correspond pas aux exigences de départ ou au mandat signé avec le courtier, il n'y a rien à lui régler. Il peut arriver qu'au moment de rédaction du mandat, un courtier demande un chèque qu'il n'encaissera que plus tard. C'est un moyen psychologique de pression que son client n'a pas à accepter.

Exigez la clarté

Attention, il n'est pas rare que les courtiers omettent de dire à leurs clients qu'ils auront des frais de dossier à payer à leur banque. Honoraires, paiement ou non de frais de dossier à la banque, tout doit être clairement établi dans la proposition que le courtier vous propose ou dans le mandat que vous avez signé avec lui.

Au cas où un courtier voudrait être rémunéré plus tôt que prévu, la Répression des fraudes (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi - DIRECCTE) peut être saisie.

Carole-Anne CORNET
Carole-Anne CORNET

Diplômée d’un Master de droit privé général, Carole-Anne se charge de la veille juridique, assure la mise à jour du site, assiste les journalistes... Lire la suite

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