Gratuite mais haut de gamme, la carte Visa Ultim de Boursorama Banque a tout pour plaire. Pourtant, certains hésitent à s’équiper à cause d’une caractéristique : il s’agit d’une carte à autorisation systématique. Boursorama nous explique ce choix et rassure.

C’est la star des cartes bancaires nouvelle génération des banques en ligne et des néobanques. Gratuite, sans conditions de revenus, mais nantie d’assurances premium, la carte Visa Ultim de Boursorama Banque met le haut de gamme à la portée de tous. La banque en ligne a tellement confiance dans sa nouvelle carte qu’elle a récemment retiré la traditionnelle Visa Premier de son catalogue…

Pourtant, certains clients et futurs clients hésitent. L’Ultim est présentée, en effet, comme une carte à autorisation systématique (CAS), et cela inquiète. Les CAS ont mauvaise réputation en France, où elles sont cantonnées aux offres bancaires bas de gamme. On leur reproche notamment d’exposer leur porteur à des refus de paiement.

Ce risque existe-t-il avec la carte Ultim ? Nous avons posé la question à Boursorama Banque, qui a accepté de détailler pour MoneyVox les choix qu’elle a opérés pour la concevoir.

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Pourquoi une carte à autorisation systématique ?

En France, qui dit carte à autorisation systématique dit carte bas de gamme, destinée aux jeunes et aux petits budgets. C’est sans doute pour cela que Boursorama Banque préfère, à propos d’Ultim, parler de « carte online ». La carte est en effet conçue pour solliciter la banque à chaque transaction, retrait ou paiement, et ce quel que soit le lieu, en France ou à l’étranger.

Un fonctionnement qui apporte, selon elle :

  • « plus de sécurité » : il permet notamment de bloquer la carte en temps réel, si elle a été oubliée ou égarée ;
  • « plus d’information et de transparence » : il permet une mise à jour en temps réel du solde du compte, ou de l’encours carte pour les débits différés.

Ce fonctionnement 100% online est aussi la conséquence d’un choix de Boursorama Banque de proposer une carte « Visa Only », et non pas Visa + CB, comme la plupart des cartes françaises dites « co-badgées ». Contrairement à Visa ou Mastercard, le réseau de paiement français CB est conçu depuis l’origine pour fonctionner hors ligne, c’est-à-dire sans solliciter systématiquement l’autorisation de la banque. La conséquence de « choix techniques et économiques anciens », rappelle Boursorama, faits à une époque où les communications entre les terminaux de paiement et les serveurs bancaires étaient moins fiables et plus chers qu’aujourd’hui. « Cette vision franco-française n’est pas partagée ailleurs en Europe », poursuit la banque, qui a donc choisi de s’aligner sur le fonctionnement des cartes émises à l’étranger.

Contrôle du solde pour le débit immédiat, des plafonds pour le débit différé

Plus concrètement, le contrôle déclenché par la carte Ultim va dépendre du type de débit :

  • si elle est à débit immédiat, « le solde du compte sera interrogé pour chaque opération, ainsi que le plafond autorisé, ce qui garantit au client une utilisation totalement maîtrisée de son compte », détaille Boursorama ;
  • si elle est à débit différé, elle interroge « uniquement les plafonds autorisés ».

Une large tolérance au hors ligne

C’est la principale crainte des usagers : que se passe-t-il si le TPE dans lequel j’utilise ma carte Ultim ne peut pas interroger le compte ? Cela peut arriver, notamment, dans deux cas :

  • lorsque le terminal est hors ligne, c’est-à-dire non connecté : c’est parfois le cas de certains automates des péages et des parkings payants, ou des TPE utilisés dans les avions et les trains ;
  • lorsque le terminal subit un problème de connexion au réseau mobile ou au wifi.

Ces cas de figure sont de plus en plus rares, à mesure que les terminaux sont renouvelés et modernisés pour être plus fiables et mieux connectés. Boursorama, toutefois, a prévu une parade en permettant à Ultim de laisser passer, si nécessaire, des paiements hors ligne. Cette tolérance, toutefois est limitée, en montant et en nombre d’opérations. C’est ce qu’on appelle le plafond offline. À combien est-il fixé ? Boursorama Banque ne souhaite pas donner de chiffres, mais assure avoir prévu suffisamment large « pour ne pas occasionner de gêne au porteur », sachant que ce plafond se reconstitue à chaque fois qu’un paiement online ou un retrait d’espèces est effectué.

Finalement, il reste un seul petit risque de refus de paiement avec la carte Ultim : dans le cas, rarissime, où l’ensemble du réseau Visa est en panne. Contrairement à une carte co-badgée, elle ne pourra pas basculer sur le réseau CB.

La version débit différé pour les locations de voitures

Le fonctionnement 100% online de la carte Ultim risque-t-il de poser un problème pour louer une voiture ? Non, répond clairement Boursorama. Les refus de paiement chez les loueurs, souvent expérimentés par les usagers français, notamment à l’étranger, sont en effet liés, non pas au mode d’autorisation, mais au type de débit. « Les loueurs de voitures ont fait un raccourci et estiment que les cartes [à débit immédiat présentent] plus de risque que la transaction soit refusée (…) », explique la banque.

Le conseil vaut donc pour Boursorama Banque comme pour n’importe quelle autre banque : si vous voulez éviter les mauvaises surprises, optez pour une carte Ultim à débit différé.

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