A compter de ce vendredi, la vérification d’identité devient obligatoire pour les cartes bancaires prépayées chargées de plus de 150 euros. Le précédent seuil d’anonymat était de 250 euros.

Voici maintenant plus de 30 ans que les pouvoirs publics, français et européens, s’activent pour lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Un effort incarné en France par Tracfin, la cellule de renseignements financiers du ministère de l’Economie, qui récolte notamment les déclarations de soupçons transmises par un certain nombre de professions, dont les métiers de la banque. Parmi les lignes directrices de cette politique, qui s’est encore durcie depuis les attentats de 2015, figure la réduction de l’anonymat des moyens de paiements. Notamment des cartes bancaires prépayées, non nominative et non reliée à un compte bancaire.

A compter de demain, vendredi 10 janvier 2020, l’usage anonyme de ces cartes, distribuées principalement en bureaux de tabac et sur internet, est limité à 150 euros. En clair, si l’argent chargé dépasse ce montant, les fournisseurs doivent impérativement exiger une pièce d'identité. Même chose si la carte est rechargeable : au-delà de 150 euros de chargement sur un mois, le contrôle d’identité est obligatoire. Les paiements anonymes en ligne, enfin, sont interdits. Ces mesures sont la conséquence de l’entrée en vigueur en France de la 5e directive européenne dite LCB-FT (pour « lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme »). Jusqu’ici, ce seuil d’anonymat était fixé à 250 euros.

La directive élargit également à de nouveaux métiers l’obligation d’effectuer des déclarations de soupçons en cas d’opérations suspectes. Ce sera désormais le cas des conseillers fiscaux, des experts-comptables, des agents immobiliers pour la location de biens immobiliers dont le loyer dépasse 10 000 euros par mois et pour les professionnels du commerce de l’art (négociants, galeristes, commissaires priseurs, etc.)